John Coltrane : Giant Steps (1960)
4 participants
Page 1 sur 1
John Coltrane : Giant Steps (1960)
John Coltrane : Giant Steps (1960)
Face 1
1. Giant Steps
2. Cousin Mary
3. Countdown
4. Spiral
Face 2
1. Syeeda's Song Flute
2. Naima
3. Mr. P.C.
4 mai 1959 : "Countdown" & "Spiral".
John Coltrane — tenor saxophone
Tommy Flanagan — piano
Paul Chambers — bass
Art Taylor — drums
5 mai 1959 : "Giant Steps", "Cousin Mary", "Syeeda's Song Flute" & "Mr. P.C."
John Coltrane — tenor saxophone
Tommy Flanagan — piano
Paul Chambers — bass
Art Taylor — drums
2 décembre 1959 : "Naima".
John Coltrane — tenor saxophone
Wynton Kelly — piano
Paul Chambers — bass
Jimmy Cobb — drums
Publié en janvier 1960, "Giant Steps" a été enregistré peu de temps après le "Kind Of Blue" de Miles Davis. En l'espace de quelques semaines, Coltrane allait ainsi marquer de son empreinte l'histoire du jazz à deux reprises, mais avec des albums radicalement opposés. Si "Kind Of Blue" ouvre les portent du jazz modal (et libère l'improvisateur de la grille d'accords), "Giant Step" tue le be bop en le portant à un degré de complexité tel que seul un virtuose comme Coltrane pouvait alors concevoir (et interpréter !) des titres comme "Giant Steps" ou "Countdown".
"Giant Steps" est le premier album de John publié en tant que leader pour Atlantic. Cela a son importance car Nesuhi Ertegun a donné à John des moyens qu'il n'avait pas lors de ses sessions pour Prestige : le groupe pouvait se permettre d'enregistrer plusieurs prises, ce qui s'avéra indispensable en raison de la complexité d'une partie du matériel.
"Giant Steps" était alors l'album le plus personnel de John. Non seulement il signait les sept compositions, mais leurs titres étaient assez personnels pour que la cousine de John, Mary, puisse parler d'"album de famille".
Enfin, si "Giant Steps" n'est pas l'album le plus accompli de John, il n'en demeure pas moins que la richesse de ses compositions fera école : peu d'albums comptent autant de titres devenus de véritables standards.
"Nous étions voisins, il habitait juste au coin de ma rue. Il est venu et m'a joué ça [une semaine ou deux auparavant]. Je n'avais besoin d'aucune partition. J'ai dit : "Très bien. Pas de soucis avec ça !" Je ne savais pas que j'aurais à jouer là-dessus et quel tempo il avait en tête ! Non pas que ce soit injouable, mais il fallait être davantage préparé que pour jouer le blues ou je ne sais quoi d'autre."
Voici ce que Tommy Flanagan raconte à propos de "Giant Steps".
Excellent pianiste, Tommy Flanagan n'a jamais caché qu'il aurait préféré que la session la plus célèbre de sa carrière ne soit pas celle de "Giant Steps". En effet, seul Coltrane avait alors véritablement sauté les pas de géant de ce qui allaient devenir ses fameux "Coltrane Changes", et il ne semble pas toujours évoluer dans la même galaxie que ses sidemen.
La pratique du "[s]Thesaurus of Scales and Melodic Patterns[/s]" de Nicolas Slonimsky a inspiré Coltrane dans sa quête, proposant des grilles d'accords sur lesquelles improviser, surtout à ce tempo là, peut sembler impossible.
Les modulations sont telles qu'elles exigent un niveau de concentration exceptionnel doublé d'une technique irréprochable.
Voici la grille des 8 premières mesures pour donner une idée aux musiciens :
I Bmaj7 D7 I Gmaj7 Bb7 I Ebmaj7 I Am9 D7 I Gmaj7 Bb7 I Ebmaj7 F#7 I Bmaj7 I Fm9 Bb7 I
"Je crains parfois que ce que je fais sonne simplement comme des exercices académiques, et je m'efforce de d'obtenir quelque chose de toujours plus séduisant" Coltrane avoue-t-il dans les notes de pochettes de l'album.
Pour autant, et aussi incroyable que cela puisse paraitre, le morceau ne sombre ni dans l'étude, ni dans la virtuosité gratuite. C'est justement le débit hallucinant du discours qui rend la composition fascinante, parce que véritablement habitée... tant que c'est John qui est aux commandes.
En revanche, force est de constater que solo de Flanagan tombe vraiment à plat après la furie Coltranienne.
"Cousin Mary" revient à un style plus académique. Coltrane extrapole les 12 mesures du blues avec une grille d'accords originale, mais dont le feeling reste bluesy. La composition est dédiée à sa cousine, dont il fut très proche lors de ses premières années.
Sur "Countdown", Coltrane pousse plus loin encore ce qu'il a amorcé avec "Giant Steps". Dans un premier temps seul en duo avec Art Taylor (dont le jeu est sans doute trop figé), Tommy Flanagan ne rentre qu'en cours de morceau, se contentant de placer les accords alors que Paul Chambers ne se lance dans un walking qu'en fin de plage. L'accompagnement n'est sans doute pas à la hauteur de ce que propose Coltrane... mais ce dernier évoluait alors sur une autre planète.
Pour preuve, Flanagan précisera par la suite que Coltrane voulait au départ intégrer une dernière composition intitulée "Sweet Sioux", constituant la dernière partie d'une trilogie démoniaque. Trop complexe, l'enregistrement de celle-ci ne fut pas satisfaisante. Celui-ci disparaitra malheureusement par la suite dans un incendie, restant à jamais inédit.
"Spiral" est une composition originale brillante, dont les climats évoluent selon les passages. La structure présente une alternance entre une descente d'accords chromatique alors que la basse ne bouge pas avec un autre passage en walking plus classique. Ce titre rend justice à Tommy Flanagan dont l'improvisation est ici de premier plan. C'est aussi l'occasion du premier solo de basse de Paul Chambers.
La seconde face s'ouvre sur "Syeeda's Song Flute" (dont le titre renvoie à la belle-fille de John), une composition dont le balancement rythmique, presque sautillant, sert à merveille un thème presque enfantin. Coltrane se montre là encore brillant compositeur.
L'improvisation reprend un peu les choses où le titre précédent les avait laissé. Pourtant plus relâché que sur les première et troisième plages, le jeu de John n'en est pas moins dense, traversé d'une énergie de tous les instants.
Tommy Flanagan et Paul Chambers profitent du tempo moins rapide de la composition pour développer leur solo respectif.
De tous les thèmes écrits pour "Giant Steps", "Naima" est peut-être le plus émouvant de tous. Cette composition, qui porte le prénom de la première femme de John, est sans nul doute l'une de ses plus célèbres. Et l'une de ses plus belles. Il continuera de jouer ce thème même lorsque Alice intègrera le groupe ("Live At The Village Vanguard Again!"). Coltrane, qui retrouve sur ce titre ses collègues du groupe de Miles Davis, ne tombe jamais dans le sentimentalisme dans son interprétation.
Au fil des années, le titre deviendra un véritable standard.
L'album se termine avec "Mr. P.C.", un blues en mineur au tempo très rapide dédié à Paul Chambers, bassiste que Coltrane tenait en haute estime. Coltrane joue ici des phrases très rapides avec un son sans vibrato dans un style hard bop dont il ne cessera de s'éloigner dans les mois à venir.
Le groupe fonctionne ici à merveille : difficile de résister à l'envie de taper du pied... même s'il faut taper vite !
L'improvisation de Coltrane est un modèle du genre : il débute son solo sur les chapeaux de roue mais réussit néanmoins à ne jamais faire retomber l'intensité.
Le solo de Flanagan, dans un contexte harmonique normal, montre que ce dernier savait faire mouche sur un tempo élevé.
"Mr. P.C." fera bientôt l'objet de versions Live incendiaires... mais c'est une autre histoire.
Au final ? "Giant Steps" est un album unique dans l'histoire du jazz. D'une part parce que Coltrane ne poussera pas plus loin l'expérience, sentant sans doute que le genre trouverait rapidement ses limites. D'autre part parce que, malgré ses défauts, l'album n'en reste pas moins fascinant : Coltrane présente dès lors des qualités de compositeur et d'interprète hors du commun. Et ce n'est pourtant que le début !
Face 1
1. Giant Steps
2. Cousin Mary
3. Countdown
4. Spiral
Face 2
1. Syeeda's Song Flute
2. Naima
3. Mr. P.C.
4 mai 1959 : "Countdown" & "Spiral".
John Coltrane — tenor saxophone
Tommy Flanagan — piano
Paul Chambers — bass
Art Taylor — drums
5 mai 1959 : "Giant Steps", "Cousin Mary", "Syeeda's Song Flute" & "Mr. P.C."
John Coltrane — tenor saxophone
Tommy Flanagan — piano
Paul Chambers — bass
Art Taylor — drums
2 décembre 1959 : "Naima".
John Coltrane — tenor saxophone
Wynton Kelly — piano
Paul Chambers — bass
Jimmy Cobb — drums
Publié en janvier 1960, "Giant Steps" a été enregistré peu de temps après le "Kind Of Blue" de Miles Davis. En l'espace de quelques semaines, Coltrane allait ainsi marquer de son empreinte l'histoire du jazz à deux reprises, mais avec des albums radicalement opposés. Si "Kind Of Blue" ouvre les portent du jazz modal (et libère l'improvisateur de la grille d'accords), "Giant Step" tue le be bop en le portant à un degré de complexité tel que seul un virtuose comme Coltrane pouvait alors concevoir (et interpréter !) des titres comme "Giant Steps" ou "Countdown".
"Giant Steps" est le premier album de John publié en tant que leader pour Atlantic. Cela a son importance car Nesuhi Ertegun a donné à John des moyens qu'il n'avait pas lors de ses sessions pour Prestige : le groupe pouvait se permettre d'enregistrer plusieurs prises, ce qui s'avéra indispensable en raison de la complexité d'une partie du matériel.
"Giant Steps" était alors l'album le plus personnel de John. Non seulement il signait les sept compositions, mais leurs titres étaient assez personnels pour que la cousine de John, Mary, puisse parler d'"album de famille".
Enfin, si "Giant Steps" n'est pas l'album le plus accompli de John, il n'en demeure pas moins que la richesse de ses compositions fera école : peu d'albums comptent autant de titres devenus de véritables standards.
"Nous étions voisins, il habitait juste au coin de ma rue. Il est venu et m'a joué ça [une semaine ou deux auparavant]. Je n'avais besoin d'aucune partition. J'ai dit : "Très bien. Pas de soucis avec ça !" Je ne savais pas que j'aurais à jouer là-dessus et quel tempo il avait en tête ! Non pas que ce soit injouable, mais il fallait être davantage préparé que pour jouer le blues ou je ne sais quoi d'autre."
Voici ce que Tommy Flanagan raconte à propos de "Giant Steps".
Excellent pianiste, Tommy Flanagan n'a jamais caché qu'il aurait préféré que la session la plus célèbre de sa carrière ne soit pas celle de "Giant Steps". En effet, seul Coltrane avait alors véritablement sauté les pas de géant de ce qui allaient devenir ses fameux "Coltrane Changes", et il ne semble pas toujours évoluer dans la même galaxie que ses sidemen.
La pratique du "[s]Thesaurus of Scales and Melodic Patterns[/s]" de Nicolas Slonimsky a inspiré Coltrane dans sa quête, proposant des grilles d'accords sur lesquelles improviser, surtout à ce tempo là, peut sembler impossible.
Les modulations sont telles qu'elles exigent un niveau de concentration exceptionnel doublé d'une technique irréprochable.
Voici la grille des 8 premières mesures pour donner une idée aux musiciens :
I Bmaj7 D7 I Gmaj7 Bb7 I Ebmaj7 I Am9 D7 I Gmaj7 Bb7 I Ebmaj7 F#7 I Bmaj7 I Fm9 Bb7 I
"Je crains parfois que ce que je fais sonne simplement comme des exercices académiques, et je m'efforce de d'obtenir quelque chose de toujours plus séduisant" Coltrane avoue-t-il dans les notes de pochettes de l'album.
Pour autant, et aussi incroyable que cela puisse paraitre, le morceau ne sombre ni dans l'étude, ni dans la virtuosité gratuite. C'est justement le débit hallucinant du discours qui rend la composition fascinante, parce que véritablement habitée... tant que c'est John qui est aux commandes.
En revanche, force est de constater que solo de Flanagan tombe vraiment à plat après la furie Coltranienne.
"Cousin Mary" revient à un style plus académique. Coltrane extrapole les 12 mesures du blues avec une grille d'accords originale, mais dont le feeling reste bluesy. La composition est dédiée à sa cousine, dont il fut très proche lors de ses premières années.
Sur "Countdown", Coltrane pousse plus loin encore ce qu'il a amorcé avec "Giant Steps". Dans un premier temps seul en duo avec Art Taylor (dont le jeu est sans doute trop figé), Tommy Flanagan ne rentre qu'en cours de morceau, se contentant de placer les accords alors que Paul Chambers ne se lance dans un walking qu'en fin de plage. L'accompagnement n'est sans doute pas à la hauteur de ce que propose Coltrane... mais ce dernier évoluait alors sur une autre planète.
Pour preuve, Flanagan précisera par la suite que Coltrane voulait au départ intégrer une dernière composition intitulée "Sweet Sioux", constituant la dernière partie d'une trilogie démoniaque. Trop complexe, l'enregistrement de celle-ci ne fut pas satisfaisante. Celui-ci disparaitra malheureusement par la suite dans un incendie, restant à jamais inédit.
"Spiral" est une composition originale brillante, dont les climats évoluent selon les passages. La structure présente une alternance entre une descente d'accords chromatique alors que la basse ne bouge pas avec un autre passage en walking plus classique. Ce titre rend justice à Tommy Flanagan dont l'improvisation est ici de premier plan. C'est aussi l'occasion du premier solo de basse de Paul Chambers.
La seconde face s'ouvre sur "Syeeda's Song Flute" (dont le titre renvoie à la belle-fille de John), une composition dont le balancement rythmique, presque sautillant, sert à merveille un thème presque enfantin. Coltrane se montre là encore brillant compositeur.
L'improvisation reprend un peu les choses où le titre précédent les avait laissé. Pourtant plus relâché que sur les première et troisième plages, le jeu de John n'en est pas moins dense, traversé d'une énergie de tous les instants.
Tommy Flanagan et Paul Chambers profitent du tempo moins rapide de la composition pour développer leur solo respectif.
De tous les thèmes écrits pour "Giant Steps", "Naima" est peut-être le plus émouvant de tous. Cette composition, qui porte le prénom de la première femme de John, est sans nul doute l'une de ses plus célèbres. Et l'une de ses plus belles. Il continuera de jouer ce thème même lorsque Alice intègrera le groupe ("Live At The Village Vanguard Again!"). Coltrane, qui retrouve sur ce titre ses collègues du groupe de Miles Davis, ne tombe jamais dans le sentimentalisme dans son interprétation.
Au fil des années, le titre deviendra un véritable standard.
L'album se termine avec "Mr. P.C.", un blues en mineur au tempo très rapide dédié à Paul Chambers, bassiste que Coltrane tenait en haute estime. Coltrane joue ici des phrases très rapides avec un son sans vibrato dans un style hard bop dont il ne cessera de s'éloigner dans les mois à venir.
Le groupe fonctionne ici à merveille : difficile de résister à l'envie de taper du pied... même s'il faut taper vite !
L'improvisation de Coltrane est un modèle du genre : il débute son solo sur les chapeaux de roue mais réussit néanmoins à ne jamais faire retomber l'intensité.
Le solo de Flanagan, dans un contexte harmonique normal, montre que ce dernier savait faire mouche sur un tempo élevé.
"Mr. P.C." fera bientôt l'objet de versions Live incendiaires... mais c'est une autre histoire.
Au final ? "Giant Steps" est un album unique dans l'histoire du jazz. D'une part parce que Coltrane ne poussera pas plus loin l'expérience, sentant sans doute que le genre trouverait rapidement ses limites. D'autre part parce que, malgré ses défauts, l'album n'en reste pas moins fascinant : Coltrane présente dès lors des qualités de compositeur et d'interprète hors du commun. Et ce n'est pourtant que le début !
Dernière édition par le Mar 2 Oct 2007 - 10:11, édité 1 fois
Re: John Coltrane : Giant Steps (1960)
comme à l'habitude, Ayler, une analyse remarquable, bravo!
Coltrane est exceptionnel... plus que quiconque, il me semble tellement unique et au dessus de tout et de tout le monde dans sa musique...
ce n'est pas personnellement mon artiste préféré (je préfère la rugosité d'un John Lee Hooker ou la voix déchirante d'un Buddy Guy) mais ce qu'il fait et ce qu'il joue est exceptionnel!
Coltrane est exceptionnel... plus que quiconque, il me semble tellement unique et au dessus de tout et de tout le monde dans sa musique...
ce n'est pas personnellement mon artiste préféré (je préfère la rugosité d'un John Lee Hooker ou la voix déchirante d'un Buddy Guy) mais ce qu'il fait et ce qu'il joue est exceptionnel!
axsir- Fidèle à Castro
- Nombre de messages : 895
Age : 43
Localisation : Paris
Date d'inscription : 16/08/2006
Re: John Coltrane : Giant Steps (1960)
Excellent. Mes maigres connaissances en jazz ne me permettant pas d'avoir des points de comparaison lors de l'écoute de morceaux, ce genre d'explication m'est très intéressant.
De quoi m'inciter à réécouter ce disque demain à la lumière de cette chronique
De quoi m'inciter à réécouter ce disque demain à la lumière de cette chronique
Re: John Coltrane : Giant Steps (1960)
merci pour cette chronique!
badlieut2002- Chicago Hero
- Nombre de messages : 2188
Age : 56
Localisation : Rillettes land (72)
Date d'inscription : 12/03/2006
Re: John Coltrane : Giant Steps (1960)
Merci bien Ayler pour toutes ces précisions sur cet album, sans doute l'un des plus importants du jazz par les voies qu'il ouvrait alors, et aussi par la force des compositions qui sont effectivement devenues, sinon des standards, au moins des références !
Un disque que je réécoute au moins 5-6 fois par an, obligatoire.
Et quand on sait le chemin que Coltrane va parcourir ensuite en seulement 8 ans, ça fait frémir...
Un disque que je réécoute au moins 5-6 fois par an, obligatoire.
Et quand on sait le chemin que Coltrane va parcourir ensuite en seulement 8 ans, ça fait frémir...
Invité- Invité
Sujets similaires
» John Coltrane : Coltrane's Sound (1964)
» John Coltrane : Olé Coltrane (1962)
» John Coltrane-Coltrane Time
» John Coltrane : Meditations (1966)
» John Lee Hooker : The Country Blues Of John Lee Hooker 1960
» John Coltrane : Olé Coltrane (1962)
» John Coltrane-Coltrane Time
» John Coltrane : Meditations (1966)
» John Lee Hooker : The Country Blues Of John Lee Hooker 1960
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|
Sam 9 Mar 2024 - 16:48 par Hoochie
» blues,what else?
Mer 20 Déc 2023 - 14:46 par Gallaguerre
» Unlimited Blues Time
Mar 5 Déc 2023 - 14:35 par Jipes
» Jimi Hendrix
Mer 15 Nov 2023 - 4:36 par fred-51
» blues au slide et wha wha
Lun 13 Nov 2023 - 20:06 par Mirage3
» SOME DROPS OF WATER
Jeu 2 Nov 2023 - 8:49 par Pierre-Emmanuel GILLET
» Clarence 'Guitar' Sims, aka Fillmore Slim
Jeu 21 Sep 2023 - 11:01 par rapido1
» Festival Mécleuves Terre de Blues 01 et 02 09/2023
Dim 20 Aoû 2023 - 23:14 par Jipes
» Blousour les blouseux
Sam 19 Aoû 2023 - 14:41 par lolive_jazz