Hound Dog Taylor

Hound Dog Taylor




Né le 12 avril 1915 à Natchez
Mort le 17 décembre 1975 à Chicago


Theodore Roosevelt Taylor n'est pas un précoce du blues; c'est vers l'âge de 20 ans qu'il se mit à la guitare pour faire quelques apparitions à l'émission de radio de Sonny Boy Williamson, King Biscuit Time. Vers 1942 il se déplace à Chicago mais ce n'est que 15 ans plus tard qu'il fera du blues son métier.

Avant de signer chez Alligator en 1971 il a peu enregistré : trois 45 tours en 1960, 1962 et 1967. Durant ce temps il joue souvent dans les clubs avec son groupe les Houserockers. Ce groupe est constitué d'un autre guitariste, Brewer Phillips, qui joue souvent des lignes de pseudo-basse sur sa guitare, et d'un batteur, Ted Harvey. Il enregistrera trois disques pour Alligator dont un Live avant de mourir prématurément d'un cancer.


Disque conseillé :

Hound Dog Taylor and The Houserockers (1971)

Outre que ce type là jouait comme un punk, il avait la caractéristique d'avoir, à chaque main, un sixième doigt (polydactylie).
Ivre, il s'amputa celui de la main droite avec un rasoir.

J'avais une photo, je la mettrais en ligne dès que j'aurais mis la main dessus.

J'ai retrouvé, dans "M.Scorsese présente le Blues" (le livre).

je me souviens qu'on en avait parlé dans le quizz musical


pfuii facile la gratte avec 6 doigts

A noter aussi, le cal au bout des doigts, pas la marque d'un "p'tit joueur".

Probablement l'un des plus fantastiques joeurs de Boogie qu'il m'ai été donné d'entendre ! Le groupe quelque fois dépourvu de bassiste dégage de façon hallucinante, Brewer philips et Ted Harvey sont vraiment des compléments rythmique d'enfer pour Hound Dog !

Jipes

Freaks a écrit:ce type là jouait comme un punk

Hound Dog Taylor, c'est direct, énergique, et Ted Harvey, cette facon de marteler le shuffle... Comme le punk, je pense qu'il était difficile de rester assis en l'écoutant

Ce que j'aime encore plus, c'est sa simplicité. Il branche sa guitare comme celle que vous et moi on peut s'acheter parce que c'est la plus abordable qu'on a trouvée, et il joue.

Le plus grand joueur de slide électrique selon moi.

Eldoro a écrit:

Le plus grand joueur de slide électrique selon moi.

Non le plus grand c'est Ry Cooder (non mais)

Jipes

j'avais ecrit cette petite bio sur un autre forum, constatant que personne n'a abordé le sujet la voici :

HOUND DOG TAYLOR
Theodore Roosevelt Taylor
Natchez, Mississippi 12 avril 1917
Chicago, Illinois 17 décembre 1975

De son enfance dans le Mississsippi HDT gardera une profonde influence des musiciens qu'il aura côtoyer en particulier Elmore James.
En 1942 il s'établit à Chicago pour obtenir un travail dans les usines, se qui ne l'empêche pas de jouer le soir dans les club de la ville.
Hound Dog Taylor compense les limites de son jeu de guitare par une énergie communicative qui lui permettrons d'enregistrer deux 45t en vingt ans de carrière !, inutile de préciser que si vous possédez ces deux petites galettes je suis preneur.
En 1967 il participe à la tournée de L'American Folk Blues Festival, qui aura pour retomber l'enregistrement de cinq autres 45 t pour Chees qui sont disponible sur l'album Slidin (Charly).
HDT a la particularité de se produire en trio, mais sans bassiste, il tourne dans le début des années 70, avec Brewer Phillips à la guitare et Ted Harvey à la batterie, c'est avec cette formation qu'il est repère par Bruce Iglauer.
Lorsque ce dernier décide de fonder son propre label – Alligator – il consacre le premier album à Hound Dog Taylor, la référence, 4701 correspond à 47 pour l'année de naissance du Boss et 01 pour le premier Lp de la firme.
L'album est une réussite, il passe sur les radio et permet aux musiciens d'effectuer une tournée à travers les États Unis.
Bruce raconte dans de nombreux interviews des anecdotes qui l'ont marquées durant les quartes années passées en compagnie du bluesman, HDT et Brewer Philips n'étaient pas des tendres, ils en venaient souvent aux mains, et certains soirs où l'alcool aidant, les bagarres dégénéraient parfois à coups de couteaux, une vraie vie de bluesman quoi !
HDT n'est pas un musicien comme les autres, de part sa vie, mais aussi par deux particularités, il n'utilise que des guitares de sous marques et a SIX doigts à la main Gauche !
De son vivant HDT enregistrera trois Lp pour le Label, par la suite des live, compil seront proposés sur le marché, voici une petite sélection d'indispensables d'un Monsieur qui aura influencé une multitude de musiciens des années 70, les Status Quo et consorts lui doivent énormément.

Discographie :
Les trois originaux Alligator


Les deux Inédits Studios et live Alligator


Le Tribute avec Luther Allison, Gov't Mule, Sonny Landreth, Magic
Slim, .....


Deux bons live


Les Six Doigts


La discographie avant l'arrivée des Cd !

Très belle bio ! Merci à toi

eh bien merci pour cette biographie qui vient d'intégrer le site

Si je me souviens bien Brewer Philips a aussi tenu un rôle de "lead guitar" il me semble ? j'ai souvenir d'avoir déjà vu dans le temps passer un (des ? ) album(s) sous son nom

c'est exact, mais je ne possède qu'un album, Good House Rockin' chez Wolf rec, réf. 120 608

ça doit être ça, j'avoue ne pas me souvenir de la pochette

merci pour les infos des enregistrements, y'en a encore que j'ai pas

PS : vive les guitares de sous marques.

A l’écoute du premier album de Roy Gaines, l’excellent « Superman » de chez Black&Blue, encore une chouette réédition, on se sentirait des ailes. J’en profite pour vous rendre quelques extraits d’interviews de Hound Dog Taylor qui valent leur pesant de cacahuètes...

Première Partie : la violence subie et ses enseignements.

[extrait 1] (la rupture)
Je n’ai été blessé qu’une seule fois, par mon beau-père. Plus jamais. J’aimais beaucoup cet homme. On bossait du lever au coucher du soleil à ramasser du coton –vous savez, le coton a ces épines qui vous entaillent les doigts de partout – J’aurais laissé mes doigts saigner à mort rien que pour l’entendre dire ‘T’as bien bossé’. Mais il ne me l’a jamais dit. Il ne l’aurait jamais dit.
Un jour, il est devenu furieux après moi. C’était un dimanche, et j’étais allé à la messe avec une fille. Il est venu me chercher. Je ne faisais rien de mal et je ne voulais pas le suivre. Le lendemain, il est venu me voir dans les champs. Je travaillais dans une tranchée – on creusait des tranchées et moi je pelletais la terre qui retombait en dehors – Mon beau-père était d’un côté de la tranchée et moi de l’autre. J’avais une pelle à la main, et je le tenais à distance. Il était vraiment fou furieux après moi. Quand je suis rentré à la maison ce soir-là, il m’attendait sur le pas de la porte avec un fusil et un sac en carton avec tout mon barda –2 chemises trop courtes et 1 pantalon.
Il m’a dit : ‘Barres-toi’. Ma mère était juste derrière lui.
Ce soir-là, j’ai décidé que plus personne ne me ferait plus jamais du mal comme ça. J’avais 9 ans.

[extrait 2] (l’éducation)
J’ai 4 enfants, que des garçons. Si l’un d’eux entre dans un gang, je le tue. C’est la vérité. J’irai en prison, et il sera mort. Je ne veux pas qu’ils déconnent comme moi.
Chacun de mes enfants a sa chance. Tout ce qu’il voudra, il l’obtiendra. Quoiqu’il veuille étudier, je suis d’accord. Quel que soit le métier qu’il choisisse – Avocat, docteur, etc. – je le soutiendrai. S’il a besoin ou envie de quoi que ce soit, si je peux l’obtenir, il l’aura – parce qu’il lui faut quelque chose de plus – un peu de cervelle.
Mais s’il traîne à droite à gauche, s’il fait partie d’une sorte de gang, s’il déconne – aïe aïe aïe, je le tuerai avant qu’il n’en arrive au point où j’en suis.
Je ne suis allé à l’école qu’une seule journée – un jour, et c’était tout ! Il y a des moments où j’ai dû manger dans les poubelles. C’était vraiment atroce.
Il a fallu que j’aille bosser dans les champs, et maintenant c’est mon agent qui écrit à ma place. Si j’avais étudié, je n’en serais pas là. Je ne pourrais même pas bosser chez « Sears & Roebuck » aujourd’hui ! (ndt : une chaîne de grands magasins très prospère à l’époque).
Vous croyez que je voudrais que mes gamins en arrivent là comme moi ? Non, je les tuerai avant.
(ndt : je ne sais pas ce que ses gamins sont devenus, mais 1 an plus tard, Hound Dog était mort, lui…)

[extrait 3] (la violence et la police)
Il y a 3 ans, je me suis fait braqué là-bas dans le West Side de Chicago. Ca s’est passé dans un hall, je sortais d’une tour HLM ; 2 mecs m’ont coincé. Le plus grand voulait me frapper, mais le plus petit lui a dit ‘Arrêtes, laisses tomber’.
Tu vois, dans une situation comme ça – tu cherches pas trop la provoc’. T’as p’t’être picolé un peu ou quoi, mais bon, tu cherches pas les embrouilles.
Donc ils m’ont tout piqué – mon futal, mon portefeuille, mes pompes. Je ne sais pas pourquoi ils m’ont pris mes fringues – ils n’avaient sans doute pas grand-chose à se mettre et je portais de bonnes fringues. Je me suis emmitouflé dans un vieux manteau pour rentrer – je n’avais pas de chaussures- et il y avait une bonne couche de neige. Les flics sont passés dans leur voiture, et ça les a fait marrer – ils ne se sont même pas arrêtés. Franchement, quand les flics tombent sur un mec à poil en pleine nuit et en hiver, ils devraient bien faire quelque chose, merde. Il faut vraiment qu’ils soient trop cons pour ne rien faire...

(Traduction PG)

Excellente bio The Dog j'ai acheté récemment le Unrelease live takes de Hound Dog ca déménage bien c'est un bon CD mais mes préférés reste Beware of the Dog et Hound Dog Natural Boogie

Merci pour cette bonne tranche de fun PG Ce n'etait surement pas un enfant de choeur comme bon nombre de Bluesmen d'ailleurs qui trimballait souvent de l'artillerie dans leurs poches Ceci dit vu la criminalité à Chicago c'est pas franchement étonnant

Pour l'artillerie, on verra ça dans la Partie 2...
Ou alors ça sera les femmes la Partie 2, je ne sais pas encore...

fais durer le plaisir, commence par l'artillerie

j'adore ces petites anecdotes autour du blues; en plus traduit ça décuple le plaisir du fainéant

pg a écrit:Pour l'artillerie, on verra ça dans la Partie 2...
Ou alors ça sera les femmes la Partie 2, je ne sais pas encore...

'tain hallucinant et effrayant (!)
tu as sorti ca d'ou ? (en tant que fan de HDT je ne pouvais que te demander !)

Je me demande s'il ne serait pas intéressant d'ajouter une partie anecdote à partir d'un lien sur les biographies du site, PG a déjà traduit un texte et bloomer une histoire croustillante à propos de Big Joe Williams et Bloomfield.
C'est ces petites histoires qui font la grande histoire du Blues, et je ne les remercierai jamais assez (PG, Bloomers et les autres) de nous traduire ces textes sur la vie de tous les jours de nos bluesmen préféré.

Merci PG pour ces anecdotes, c'est sympa

@+

Eldoro a écrit:

pg a écrit:Pour l'artillerie, on verra ça dans la Partie 2...
Ou alors ça sera les femmes la Partie 2, je ne sais pas encore...

'tain hallucinant et effrayant (!)
tu as sorti ca d'ou ? (en tant que fan de HDT je ne pouvais que te demander !)

C'est toujours extrait du petit bouquin "The Blues in images and interviews" dont j'avais déjà parlé Là.
120 pages de curiosités et de bidonnage garanti !

Je me demande si je ne vais pas le traduire en bonne et due forme. Il y a peut être un (petit) marché pour ça.

Toujours sur un Black&Blue, cette fois-ci le très bon « Pinetop is just top » en vinyl, et c’est parti pour la suite des aventures de HDT in Chicago...

Part 2 : la musique et les drogues

[extrait 1] (les clubs et les gens)
Si tu prends du bon temps, tout le monde va bien s’amuser aussi. Y a pas photo ! Mais si tu te traînes, si tu te (le ?) sens pas bien, si tu fais les gros yeux à un type à chaque fois qu’il se gourre, ça colle pas. Surtout, il ne faut jamais tourner le dos au public.
J’ai jamais été viré depuis que j’ai commencé à jouer. J’ai jamais été viré et personne ne m’a jamais piqué ma place. Je pourrais très bien me pointer dans n’importe quelle taverne de Chicago et prendre le boulot des musiciens qui y jouent. Et quand ils viennent et se mettent à jouer avec moi, je m’en fous. Y a plein de cats (ndt : les bons musiciens, dans le jargon du métier) qui ne laissent pas monter d’autres musiciens sur scène jouer avec eux, mais j’en fais pas partie.
Je socialise avec n’importe qui. On me lance : « Hey, Hound Dog ! » Je peux m’amuser avec n’importe qui. C’est toujours bondé là où je vais, absolument n’importe où. Ca m’arrive même de ne pas jouer du tout, mais les gens s’éclatent quand même parce que je fais comme si.
Voilà le seul truc que je répète à chaque fois : « Amusons-nous bien ! »

[extrait 2] (les drogues, les mauvaises et les bonnes...)
Y a des types (« cats ») que je connais, surtout des rockers, qui fument de la dope, et putain, ils sont partis ; Ils sont vraiment dans un autre monde. Ca me parait complètement absurde.
Moi je bois du whiskey. Il me semble que j’ai toujours bu du whiskey, aussi loin que je me souvienne (ndt : hier ?). J’ai dû commencer à en boire vers 8 ou 9 ans – ou même encore plus jeune. On faisait notre whiskey familial nous même à partir de sucre et de molasse. J’en piquais à mon beau-père. Pour me saouler.
Il faut boire pour tenir le coup. Ca te crève un peu, mais ça te calme bien. C’est pas la peine d’aller jusqu’à se saouler. Je ne suis jamais saoul ( ). Quand je commence à bien me sentir, je laisse aller jusqu’à ce que ça retombe, et puis je remets ça.
C’est pas possible de faire de la musique si on est pas dans l’esprit.


A venir et pour conclure en apothéose et sans transition : Part 3, les femmes...

Excellent PG, ca me rapelle une belle chronique régulière dans une bonne revue Blues francaise

Merci Pg, c'est super sympa ces petite anedoctes!