Buddy Guy : Damn Right, I've Got the Blues (1991)

Buddy Guy : Damn Right, I've Got the Blues (1991)



1. Damn Right, I've Got The Blues
2. Where Is The Next One Coming From
3. Five Long Years
4. Mustang Sally
5. There Is Something On Your Mind
6. Early In The Morning
7. Too Broke To Spend The Night
8. Black Night
9. Let Me Love You Baby
10. Rememberin' Stevie


Avec la présence de Jeff Beck, Eric Clapton & Mark Knopfler sur différents titres de l'album, il est clair qu'il y avait de la part de Buddy Guy (et de ses producteurs) une volonté de revenir au premier plan.

Le décès de Stevie Ray Vaughan a certainement contribué à la médiatisation de cet album. La vague SRV était alors à son sommet et l'admiration de SRV pour Buddy Guy était de notoriété publique : il reprenait deux titres de ce dernier sur son ultime album studio. Buddy Guy saisit la balle au bond, en réenregistrant "Let Me Love You Baby" donc, mais aussi en signant un instrumental dédié à SRV : "Rememberin' Stevie" (qui ne casse pas les briques d'ailleurs).

Pris dans son ensemble, c'est un album très solide de Buddy Guy, sans nul doute l'un des meilleurs de sa carrière. Toutes les qualités qui font sa force sont ici réunies : son jeu de guitare, unique, et un chant alternant douceur et fulgurance.
Contrairement à trop d'albums enregistrés par la suite, il ne joue pas ici avec un son sursaturé, avec de la wah wah. Il ne fait pas du sous-Hendrix mais joue à la Buddy Guy- ce qu'il fait nettement mieux.

L'album est un peu inégal, mais les grands moments compensent largement les quelques faiblesses. La reprise de Ray Charles ("Early In The Morning") avec Eric Clapton est ainsi assez anecdotique. Les titres moins blues sont globalement assez moyens.

Par contre, quand on vient au blues, au vrai blues, Buddy Guy est tout simplement fantastique !
Sa version de "Five Long Years" est l'une des meilleures que je connaisse (le chant est incroyable). "Too Broke To Spend The Night" est du même niveau, ainsi que le mélancolique "Black Night".

Enfin, il faut noter sa version de "Mustang Sally", où Jeff Beck signe le solo final, dont la version du single était différente : Jeff Beck répondait à Buddy Guy tout le long du morceau, ce qui n'est pas le cas ici. On notera enfin que globalement, excepté Jeff Beck sur ce titre, les invités sont transparents... et c'est très bien ainsi.

Excellent chronique Ayler!
C'est mon disque de référence concernant Buddy Guy, en plus il parle de themes que je vis en ce moment...

je l'aime bien cet album ( c'est pas pour rien que je l'ai mis dans mes "conseils" de "Chicago" blues)

Buddy Guy revient d'une assez longue traversée du désert et c'est l'album du retour; et ça ne me choque pas qu'il ait quelques invités parce que le risque est assez grand : un flop et c'est direction l'oubli et les toutes petites salles, d'autant plus que la période est assez délicate pour le blues hors SRV.

Tu as bien souligné certains aspects qui me plaisent bien comme ce jeu de guitare plus naturel et cette voix qui est ici à l'un de ses meilleurs moments.

et ce magnifique Five long years.

Un très bel album

Ta chronique est très "porteuse"...
Je trouve en effet que ce CD est très inégal et, contrairement à toi, que les moments "faibles" l'emportent sur les pièces majeures (comme "five long years")
Il m'avait semblé (à l'époque et peut-être à tort ...) que les "guests" étaient surtout là pour booster l'album, voire une carrière à un passage charnière.
Je préfère le Buddy Guy plus pur et moins "travaillé" en studio .