John Lee Hooker : That's My Story (1960)

John Lee Hooker : That's My Story (1960)



Face 1

1. I Need Some Money
2. Come On And See About Me
3. I'm Wanderin'
4. Democrat Man
5. I Want To Talk About You
6. Gonna Use My Rod

Face 2

1. Wednesday Evenin' Blues
2. No More Doggin'
3. One Of These Days
4. I Believe I'll Go Back Home
5. You're Leavin' Me, Baby
6. That's My Story


9 février 1960 : en compagnie de Sam Jones (contrebasse) et de Louis Hayes (batterie), John Lee Hooker enregistre son second album pour Riverside, un label associé au jazz (Thelonious Monk) plus qu'au blues. Et même si ses musiciens sont des jazzmen de premier plan, c'est bien sûr un disque de blues que nous propose ici John Lee Hooker, un disque de blues acoustique pour être plus précis, de même que "The Country Blues Of John Lee Hooker" (le premier). Choix du label ou volonté de John Lee Hooker, il convient de rappeler que le renouveau du folk du début des années 60 a largement contribué à ce que de grands bluesmen réenregistrent des disques acoustiques, quand bien même leur style était fondamentalement électrique - ce qui est le cas de John Lee Hooker.
Faut-il pour autant zapper "That's My Story" ? Certainement pas ! Si sa musique perd peut-être en puissance, elle n'est pas moins forte pour autant, les fondamentaux de son style étant bien présents. La guitare acoustique donne une couleur différente à ces enregistrements, mais c'est bien sûr sa voix, formidablement présente qui donne à ces titres tout leur caractère. Il convient d'ailleurs de souligner la qualité audio de l'album : à l'époque, on savait enregistrer ce type de musique. Comme le graphique qui suit vous le montre, il n'y avait alors pas la compression stupide qui parasite tous les enregistrements (et rééditions) contemporains :


By Ayler

Et c'est plus qu'appréciable car la musique respire, il y a de la vie.

Certains titres sont déjà connus : "I Need Some Money" est en fait "Money (That's What I Want)", et "I'm Wanderin'" "Driftin'", avec un texte légèrement modifé. Pour le reste, John Lee Hooker fait du John Lee Hooker - du très bon JLH. La section rythmique de Cannonball Adderley fonctionne parfaitement dans ce contexte - montrant une fois encore que les étiquettes sont trop étriquées pour les grands musiciens. John Lee est en solo sur trois titres, aussi excellents.

En prime, quelques vers de "Democrat Man" :

Democrats put us on our feet,
These crazy women they voted them out.
Democrats put us on our feet,
These crazy women they voted them out.
I don't think they make the same mistake,
They won't make the same mistake no more.

(...)

I'm a Democrat man, I'm a Democrat man,
Please, please don't be no fool no more.
Hmm, hmm...
I ain't goin' down to that welfare store,
It won't be long, whoa yeah!
I'm a Democrat , I'm a Democrat man,
And I'll be until the day I die.

tu m'étonnes avec la compression ca ferait un beau paté bien uniforme...

je crois qu'il y a une équipe de Jazzeux dans Serves me right to suffer aussi. je vais me le réécouter tiens !

Ce dernier est fantastique. L'actualité récente donne à son "Democrat Man" une résonnance un peu particulière non ?

Ayler a écrit:Ce dernier est fantastique. L'actualité récente donne à son "Democrat Man" une résonnance un peu particulière non ?

Ca c'est clair Visionnaire John Lee J'ai peux de John Lee Hooker dasn ma collection je m'en vais donc déjà acheter celui ci merci Ayler

c'est marrant la rythmique légèrement jazzy qu'on retrouve sur certains titres (je pense par exemple à You're leaving me baby) et qui finalement se marie très bien avec la rythmique hookerienne du jeu de JLH. J'aurais pensé que ça aurait pu être délicat mais au bout du compte ça passe parfaitement