Big Daddy Wilson

Dans la série "il est talentueux et mériterait d'être plus connu" laissez moi vous présenter aujourd'hui mister Big Daddy Wilson.

De nombreux musiciens ont quittés leur Amérique natale pour faire de l’Europe leur second foyer. Emmenant le blues dans leurs bagages. Big Dady Wilson est de ceux là. Mais son histoire est un peu plus particulière dans la mesure où, à la différence de ses prestigieux prédécesseurs, c’est en Europe qu’il a rencontré le blues et débuté sa carrière.

Big Dady Wilson est né il y a un peu plus d’une cinquantaine d’années dans la petite ville agricole d’Edenton en Caroline du Nord. La cité est peuplée majoritairement d’afro-américains dont une importante partie vit sous le seuil de pauvreté. Big Dady se souvient : “nous étions très pauvres mais j’ai néanmoins connu une enfance heureuse. Mes soeurs et moi avons été élevés par ma mère et ma grand-mère. Nous avions une vie simple, nous allions à l'église chaque dimanche et à l’école des jours de la semaine. J'ai également ai travaillé dans les plantation de tabac et de coton”. A l’église Wilson chante dans la chorale mais est bridé par sa timidité qui l’empêche de se mettre en avant. Influencé par son cousin, Jimmy Blount, il pratique la batterie et la basse.

A 16 ans il quitte les bancs de l’école et rejoint l’US Army un peu plus tard. Etant un jeune homme de couleur, avec peu de qualifications, et venant d’une petite ville pauvre du Sud on ne lui confie guère de besognes exaltantes. Stationné en Allemagne il souffre du mal du pays ce qui va le conduire à monter une machination aux dépens de ses supérieurs. “La manière la plus rapide de rentrer à la maison était de prétendre que j’allais me marier. Dans ce cas là j’avais droit à deux semaines de congé. Wilson réussi donc à convaincre ses supérieurs de son mariage imminent et rentre à Edenton d’où il refuse de repartir. Néanmoins, au bout de six semaines de villégiature, il cède aux supplications de sa mère et retourne dans les rangs de l’armée où, l’on s’en doute, l’accueil n’est pas des plus chaleureux. Le voila de retour en Europe où, après quelques années de service, il se marie avec une jeune allemande. Grâce à elle il va se fixer définitivement en Allemagne et elle sera le sujet d’une poésie qui deviendra la première chanson de Wilson.

Et le blues dans tout ça ? patience on y arrive. Jusqu’ici sa culture musicale se bornait aux chants entendus à l’église et à l’écoute de la radio country d’Edenton. Un soir, vers ses 30 ans, il se rend à un concert de blues et à la révélation. “C’est ce soir là, au plus profond d’un club allemand, que j’ai retrouvé une partie de moi qui était absente depuis trop longtemps dans mon existence”. Wilson sait à présent la voie qu’il veut suivre. Exit le jeune homme timide, il écrit des textes, commence à composer des mélodies et se produit sur toutes les scènes où cela lui est possible. Sa voix chaude et émouvante produit grande impression et il commence rapidement a être connu sur la scène blues germanique.

RUF Records lui donne alors l’occasion de sortir son premier disque sous le nom de Big Daddy Wilson, "Love Is The Key". Pour l’occasion il enregistre avec un petit groupe, presque exclusivement ses propres chansons. L’acoustique a la part belle pour un retour aux sources. L’album est bien accueilli et lui permet d’entamer une tournée à travers l’Europe.

Il entame ensuite une collaboration avec Doc Fozz qui donnera lieu à une série de disques de qualité. Wilson a eu l’occasion de tourner avec Lazy Lester, Guy Forsyth et Eric Bibb (qui deviendra d’ailleurs son ami).

A noter que sur l’album “Walk a Mile in my Shoes” Eric Bibb vient poser sa voix et sa guitare sur deux chansons.

Site internet : http://www.wilsonb.de/indexflash_en.htm

Discographie :

“Love is the Key”

Avec Doc Fozz
“Doin’ it Right”
“My Day will Come”
“Live”
“Walk a Mile in my Shoes”

Disques conseillés :