chicago blues

Chers blueslanders, qu'est ce qui vous fait dire d'un morceau que c'est du Chicago blues? Type de chant, structure du morceau, instruments, gammes, etc..., feeling?

Bon on va quand même te répondre Catfish

Pour moi, le chicago Blues est un blues électrique joué par des noirs à Chicago disons entre les années 50 et 60, le reste peut être sujet à discussions, mais ce n'est que mon avis et je suis un peu sectaire.

Donc il n'y en a plus?

Disons qu'il n'y a plus beaucoup de bluesman, alors ceci explique peut être cela. Et il y a aussi ce son aujourd'hui un peu trop aseptisé, le son de l'époque blesserait beaucoup d'oreilles peu habituées à cette rudesse.

Catfish a écrit:Donc il n'y en a plus?

Ben si, Catfish, quand même!

Rhoooo, Odé....

Magic Slim est peut-être le performer encore vivant qui s'approche le plus du Chicago sound d'antan. Du moins à mon humble avis...
Mais c'est vrai aussi que les techniques d'enregistrement ne sont plus les mêmes qu'autrefois, pis que ce son 'club enfumé', tout à fait particulier, a disparu avec elles.
Enfin, n'écoute pas trop Odé, malgré tout, il est un brin maniaque de ce côté-là... (Oops, sorry mon Odé, ça m'a échappé )

Bof, je fais un brin de provoc, tu sais la psychologie inversée mais dans le fond le Chicago Blues a disparut, regarde les affiches du Chicago Blues Festival ces dernières années il n'y a plus que Clapton, Beck ou Winwood pour le représenter, et ça c'est triste.

^^ oui mais heureusement il reste encore Eddie C. Campbell, Lurrie Bell, Byther Smith, Magic Slim, Lil'Ed et j'en oublie plein d'autres...

la définition que je me fais du Chicago Blues c'est de la musique de cambrousse jouée plus fort pour faire la teuf, avec des grosses basses (basse électrique, contrebasse ou rythmique de 2e guitare) et souvent une batterie. par exemple, Muddy Waters, Jimmy Reed, Little Walter... en gros toute la période Chess.

et puis ça finit avec JB Hutto, Hound Dog Taylor, puis Magic Slim, Byther Smith...

bref, à la base, une musique de rade, spontanée, assez brute et carrément non aseptisée.

Eldoro a écrit:bref, à la base, une musique de rade, spontanée, assez brute et carrément non aseptisée

Voilà, c'est vachté bien dit ça!

Old_Debris a écrit:et ça c'est triste.

Le cri du coeur!

Eldoro a écrit:^^ oui mais heureusement il reste encore Eddie C. Campbell, Lurrie Bell, Byther Smith, Magic Slim, Lil'Ed et j'en oublie plein d'autres...

la définition que je me fais du Chicago Blues c'est de la musique de cambrousse jouée plus fort pour faire la teuf, avec des grosses basses (basse électrique, contrebasse ou rythmique de 2e guitare) et souvent une batterie. par exemple, Muddy Waters, Jimmy Reed, Little Walter... en gros toute la période Chess.

et puis ça finit avec JB Hutto, Hound Dog Taylor, puis Magic Slim, Byther Smith...

bref, à la base, une musique de rade, spontanée, assez brute et carrément non aseptisée.

Tu oublies effectivement John Primer, un des derniers grands ambassadeurs encore vivant avec son compère Magic Slim. Entièrement d'accord avec toi pour ta définition de ce style.

biensûr j'en oublie plein

pour moi c'est du blues traditionnel électrique etpicétout. Ah ouaich il y a aussi le Texas blues. bon alors du blues traditionnel électrique urbain. mais il y a Detroit ... c'est compliqué

donc :
blues électrique
un son assez râpeux
une rythmique spécifique et professionnelle
le solo de gratte
des mélodies accrocheuses et entrainantes

ouais, le beat, les paroles suggestives, l'harmo qui hurle, tac tac toum toum prend ça dans ta gueule

dans un doc, le patron d'alligator, je sais plus son nom, ils disaient un truc du genre, le travail était dur et rude, et le blues est devenu dur et rude, comme le traivail à la chaîne... quand j'entends buddy guy qui jouait jusqu'à 3h du matin et reprenait le taf à 6 h et ça toutes les nuits dans des clubs, je l'ai vécu un deux ou trois jours dans ma vie ce rythme ( et c'était pas un travail dans un bureau ) mais un travail de bluesman, quoi, c'était dur, je le comprends que tous les jours pendant des années ça doit marquer un homme

photographiquement, le Chicago Blues, par Twist Turner.

https://www.facebook.com/photo.php?pid=31450543&id=1301022371&l=7ffa726ff9#!/album.php?aid=2069304&id=1301022371&l=7ffa726ff9

on voit bien que les artistes ne jouent/jouaient pas toujours dans des stades et que ce n'est vraiment pas une musique "star system"

sûr c'était des endroits planqués dès fois, comme les jazzmen dans des caves ...
que ça sentait le tabac et la bière et le whisky et la sueur des danseurs

Old_Debris a écrit:Bof, je fais un brin de provoc, tu sais la psychologie inversée mais dans le fond le Chicago Blues a disparut, regarde les affiches du Chicago Blues Festival ces dernières années il n'y a plus que Clapton, Beck ou Winwood pour le représenter, et ça c'est triste.

Pas du tout Mr. O.D.

http://www.explorechicago.org/city/en/supporting_narrative/events___special_events/events/mose/chicago_blues_festival28.html

je me permet d'inclure dans le chicago blues les années 40.

A partir de 1941, la guitare électrique devient importante dans le blues de chicago.

Et à partir de 1944 tout le chicago blues devient électrique.
Il suffit d'écouter ou réécouter les artistes du label bluebird par exemple pour sans convraincre.

c'est flagrant, je pense.

Surtout avec le génialissime Sonny Boy Williamson N° 1.
Mais... c'est un point de vu purement personnel




Ou bien encore:

Eldoro a écrit:photographiquement, le Chicago Blues, par Twist Turner.

https://www.facebook.com/photo.php?pid=31450543&id=1301022371&l=7ffa726ff9#!/album.php?aid=2069304&id=1301022371&l=7ffa726ff9

on voit bien que les artistes ne jouent/jouaient pas toujours dans des stades et que ce n'est vraiment pas une musique "star system"

Merci pour le lien. Eldoro.

Superbe photos.

Celle-ci par exemple: fantastique

mud a écrit:sûr c'était des endroits planqués dès fois, comme les jazzmen dans des caves ...
que ça sentait le tabac et la bière et le whisky et la sueur des danseurs

heureusement que des endroits ou ça sent la sueur des danseurs ça existe toujours
mais ça sent plus le tabac (pas un mal héhé)

Tout est bien propre ici, ça ne sent que le parfum de Monoprix héhé.

On change de décennie, tout ça ne semble avoir été qu'un rêve.

Joli topic! J'avais pas encore vu....
Le Chicago. Je vais surveiller la suite des commentaires (vu que je suis carrément nul en histoire du Blues)...

Evidemment, historiquement il y a certainement eu plusieurs types de "Chicago Blues" au fil des générations de noirs du sud (et en particulier du delta) émigrant vers le nord à partir des années 20. Musicalement, il n'y a pas énormément de ressemblances entre, par exemple, Big Bill Broonzy et Muddy Waters. Chicago a toujours été un carrefour musical important (n'oublions pas le Jazz) et il est évident que divers styles de Blues s'y sont cotoyés au cours des époques, ont évolué (électrification), de plus dans un contexte discographique dynamique qui nous permet d'avoir des témoignages de tous ces styles et de toutes ces époques.
Cependant, de façon sans doute un peu limitative, ce qu'on appelle communément aujourd'hui "Chicago Blues" me semble concerner presque uniquement le Blues de la formidable période créatrice des années 45 à 65 quand l'électrification et le jeu en orchestre avec section rythmique se sont généralisés et imposés. Cela vient sans doute aussi du fait que la majorité des musiciens blancs à succès qui se sont réclamés du Blues ont souvent cité des artistes de cette ville et de cette période.
Alors, si on s'en tient à ça, il y a deux courants principaux : le south side Blues (Muddy Waters, Little Walter, Howlin'Wolf...), qu'on pourrait définir comme une simple transposition, puis évolution, du Blues du delta et le west side Blues, apparu dans la seconde moitié des années 50 (Buddy Guy, Otis Rush Magic Sam...), fait de la génération d'après, qui était tout autant influencée par le son et la manière de jouer de BB King que par ses ainés de la ville.
Mais tout cela est très schématique et il y a des tas d'artistes qui peuvent se positionner entre les deux courants, Magic Slim ou Hip Lanckchain étant de bons exemples. Sans compter des tas d'artistes qui, tout en vivant pas à Chicago, y ont fait de fréquents séjours et y ont enregistré jusqu'à devenir des archétypes du style (Elmore James, Sonny Boy Williamson 2).
Alors aujourd'hui, il est évident que ce Blues est quand même daté et que, les artistes qui l'ont créé étant presque tous décédés, il ne subsiste que de façon un peu artificielle. Mais c'est vrai que Magic Slim, Buddy Guy, Otis Rush, John Primer et quelques autres en sont encore les derniers "vrais" représentants. Profitons-en !
Mais malheureusement c'est la scène toute entière du Blues à Chicago qui me semble en pleine régression. Sans parler des années 50 quand elle battait son plein, j'ai pu voir la différence entre mes visites des années 1985 et 1988 et celle de 2008 !

Bon ça c'est dit.

jolie vidéo old débris ! à cette époque Buddy n'était pas le pitre qui amuse la galerie et ne finissant jamais les standards ne faisant que des medleys lassant depuis 20 ans ! il était Le blues. génialissime !