Otis Taylor - 'My world is gone' (2013)
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Otis Taylor - 'My world is gone' (2013)
Otis Taylor – 'My world is gone' (2013)
Féru d'histoire américaine, et toujours attentif à relever, au fil de ses annales, toute discrimination, injustice socio-ethnique, ou marginalisation culturelle, Otis Taylor dénonce ici celles dont furent victimes les premières nations nord-américaines.
Il nous livre, sous forme de chroniques, focus après focus, sa propre rétrospective, un condensé hautement symbolique, et cependant sans appel : massacre de leurs tribus, spoliation de leurs territoires, extermination de leur principale source de nourriture animale, parcage massif de leurs populations dans les réserves... A cette privation d'espace vital, s'ajoutent précarité, perte des traditions, surconsommation d'alcool, délinquance...
Cette inéluctable agonie, que quatre mots ('My world is gone') suffisent à résumer, il la décrit à la fois avec sensibilité et gravité.
Ses compositions reflètent le tragique des situations. S'y mêlent le désarroi d'un peuple, progressivement dépouillé de son identité culturelle, et la froide détermination des administrations à poursuivre, au mépris de toute morale, et sans la moindre équité, leur politique d'expansion territoriale .
Rien d'étonnant à ce qu'un climat lourd, à la fois dramatique et mélancolique vienne illustrer son propos. Taylor orchestre d'ailleurs l'ensemble de sa partition avec minutie.
Bien entendu, il y confirme sa prédilection pour les ambiances sombres, ultra plombées, souvent décalées, parfois un rien sulfureuses ou, a contrario, nimbées de mysticisme, mais toutes ô combien lancinantes. Il faut dire qu'en la matière, il est depuis longtemps passé maître
En revanche, pas de chants incantatoires, ici, juste l'utilisation de phrases concises, souvent répétitives mais frappantes. Et de rengaines pulsées.
Et pourtant, en marge de ces trames rythmiques pesantes, obsessionnelles, et largement amplifiées, toute une palette mélodique s'échappe.
Banjo, guitares et mandoline participent à cet essor. Leur rôle, en son clair, est même essentiel parce que libérateur.
En effet, sous l'impulsion de leurs notes cristallines, une autre dynamique se dégage, plus légère, plus stimulante, et de proximité plus immédiate.
C'est en particulier le cas du banjo, dont Taylor exploite, une fois encore, les richesses harmoniques avec grande subtilité. Non seulement le caractère folklorique de l'instrument facilite, chez l'auditeur, son transfert dans le passé, mais encore, les résonances pétillantes du banjo acoustique, si chaleureuses, si spontanées, contrebalancent-elles la tension rythmique de fond, évitant une dramatisation excessive du récit.
Voilà donc un choix judicieux qui permet à Taylor de se positionner en observateur impartial (précisons néanmoins qu'il possède 1/16è de sang Cherokee et 1/16è de sang Choctaw).
Et pour mieux légitimer sa démarche, il s'alloue les services de Mato Nanji, le guitariste d'Indigenous, issu de la nation Nakota, dont la sentence ''My world is gone.'', tirée d'une discussion backstage, semble être à l'origine de ce nouvel l'album.
Les interventions de Nanji, blues/blues-rock pour la plupart, sont de qualité.
Et l'effet fuzz de sa guitare évoque ces vagues de douleur qui, faute d'endorphines, sourdent d'une brûlure récente (' Blue rain in Africa' , 'Never been to reservation').
A sa manière, le violon se fait lui aussi l'écho d'une détresse, plus éthérée encore.
Au fil de ' Coming with crosses', l'archet d'Anne Harris tisse une rengaine obsédante. Elle prend la forme d'une fugue où tristesse et fatalisme se mêlent pour finalement envahir l'espace.
L'air n'est pas sans rappeler le thème phare du 'Dernier des Mohicans' (cf la scène de poursuite sur la corniche), lui-même inspiré des 'Folies d'Espagne' . (NB : En beaucoup plus accéléré, le riff guitare de 'Green apple' s'en approche également ).
Pour sa part, le cornet de Ron Miles (déjà présent sur l'album 'Contraband' et ici du voyage sur 5 titres) ajoute un relief troublant.
Les ondes vibratoires que sa sourdine diffuse (en particulier, sur 'Hucleberry blues'), restent suspendues, comme en apesanteur. Superbe !
D'une manière générale, chaque thème est soigneusement illustré. Taylor accorde une attention toute particulière au choix des instruments, afin de générer l'atmosphère la plus évocatrice possible, comme, par exemple, l'alliance d'un tambour major, d'un banjo grave et d'un cornet vibrant pour traduire le caractère impitoyable d'une attaque milicienne ( 'Sand creek massacre') . Et c'est réussi!
Il s'attache tout autant à brasser les styles, associant tantôt funk, rock psychédélique et bluegrass ( Lost my horse') , tantôt hip-hop et jazz ('Huckleberry blues'), dans un cocktail où shuffle banjo et cornet vaporeux s'entrelacent. Le résultat est aussi énergisant qu'enivrant !
Il mélange encore folk des Appalaches avec salsa (cf l'hypnotique 'Girl friend's house'), ou bien valse guinguette ('Jae Jae waltz').
Plus loin, c'est au tour d'un riff très 'Mississippi country hill', renforcé par un beat sourd, de venir suggérer les danses natives traditionnelles ('Gangster & Iztatoz chauffer') .
Quelques volutes psychédéliques fusent de Never been to reservation', un rock tendance americana, ou encore de 'Blue rain in Africa', une ballade folk-rock 70's où la symbolique du bison blanc, spécimen rare, et sacré pour de nombreuses tribus, est évoquée. -
Ces jumelages audacieux, parfois insolites, relativisent la notion de temps et de distance. Les époques musicales s'y chevauchent sans complexe. Les styles s'imbriquent avec aisance. Il y a, dans la fantaisie créatrice de Taylor, au demeurant très stimulante pour l'imagination, une volonté presque farouche de s'affranchir du moindre joug. C'est aussi une habile et néanmoins jolie façon de prôner le melting pot culturel.
Et c'est sûrement la raison pour laquelle, hélas, 'The winds comes in' figure l'unique blues de l'album .
Pour ma part, j'aurais volontiers sacrifié une valse pour un supplément de cette facture. D'autant qu'avec son tempo lent et ses vocaux magnétiques, c'est le genre de boogie minimaliste que ne renierait pas JL Hooker. Peu de doutes, en conséquence, qu'il s'agisse-là d'un hommage.
L'album s'achève avec 'Sit across your table', un rock soutenu, enfin porteur d'une lueur d'optimisme. Le texte évoque les joies simples de la vie en couple : l'assurance d'un réveil à deux, la perspective, au retour d'une journée de labeur, d'un dîner en tête à tête...
Conscience est donc prise que, loin des aspirations supérieures, ce sont là des instants de bonheurs tangibles, des repères quotidiens, sources d'équilibre élémentaire, auxquels il fait déjà bon s'accrocher.
Vous l'aurez compris, d'une manière générale, le blues s'inscrit en pointillé. Il passe le plus souvent par un phrasé vocal, une rythmique syncopée ou un riff de guitare.
Et pourtant, que l'on apprécie ou pas ce blues hybride (ou 'trance blues'), Otis Taylor sait à l'évidence élaborer ses mélodies, y imprimer son rythme très personnel, brosser des 'clairs-obscurs' et nous proposer, au final, des odyssées vibrantes d'émotions.
Sa signature musicale n'est d'ailleurs semblable à nulle autre.
Et si la valeur de ses compositions n'est pas toujours égale, Taylor se révèle une fois de plus inventif.
Globalement l'alchimie de cet album fonctionne. Son impact est puissant, le sujet important et le message sans équivoque.
Outre cette nécessaire piqûre de rappel (aussi dérangeante soit-elle), le souffle épique qui s'en dégage embarque l'auditeur.
Enfin, les interventions acoustiques respirent les grands espaces. A leur écoute, on ne peut s'empêcher d'imaginer ces contrées encore sauvages, du temps où la folie des hommes n'avait encore rien perverti, et au sein desquelles rites et coutumes d'une nation libre gardaient encore tous leurs sens...
Personnel :
Otis Taylor/ banjo acoustique & électrique, guitare, guitare slide, mandoline électrique & acoustique, chant
Mato Nanji/ guitare électrique, guitare acoustique, choeurs
Anne Harris/ violon
Ron Miles/ cornet
Todd Edmunds/ basse, tuba
Larry Thomson/ batterie
Brian Juan/orgue
Shawn Starski /guitare
Titres :
01 - My world is gone
02 - Lost my horse
03 - Huckleberry blues
04 - Sand Creek massacre mourning
05 - The wind comes in
06 - Blue rain in Africa
07 - Never been to the reservation
08 - Girl friend's house
09 - Jae Jae waltz
10 - Gangster and Iztatoz chauffer
11 - Coming with crosses
12 - Green apples
13- Sit across your table
Autres extraits :
'Lost my horse'
'Never been to reservation'
'The wind comes in'
Féru d'histoire américaine, et toujours attentif à relever, au fil de ses annales, toute discrimination, injustice socio-ethnique, ou marginalisation culturelle, Otis Taylor dénonce ici celles dont furent victimes les premières nations nord-américaines.
Il nous livre, sous forme de chroniques, focus après focus, sa propre rétrospective, un condensé hautement symbolique, et cependant sans appel : massacre de leurs tribus, spoliation de leurs territoires, extermination de leur principale source de nourriture animale, parcage massif de leurs populations dans les réserves... A cette privation d'espace vital, s'ajoutent précarité, perte des traditions, surconsommation d'alcool, délinquance...
Cette inéluctable agonie, que quatre mots ('My world is gone') suffisent à résumer, il la décrit à la fois avec sensibilité et gravité.
Ses compositions reflètent le tragique des situations. S'y mêlent le désarroi d'un peuple, progressivement dépouillé de son identité culturelle, et la froide détermination des administrations à poursuivre, au mépris de toute morale, et sans la moindre équité, leur politique d'expansion territoriale .
Rien d'étonnant à ce qu'un climat lourd, à la fois dramatique et mélancolique vienne illustrer son propos. Taylor orchestre d'ailleurs l'ensemble de sa partition avec minutie.
Bien entendu, il y confirme sa prédilection pour les ambiances sombres, ultra plombées, souvent décalées, parfois un rien sulfureuses ou, a contrario, nimbées de mysticisme, mais toutes ô combien lancinantes. Il faut dire qu'en la matière, il est depuis longtemps passé maître
En revanche, pas de chants incantatoires, ici, juste l'utilisation de phrases concises, souvent répétitives mais frappantes. Et de rengaines pulsées.
Et pourtant, en marge de ces trames rythmiques pesantes, obsessionnelles, et largement amplifiées, toute une palette mélodique s'échappe.
Banjo, guitares et mandoline participent à cet essor. Leur rôle, en son clair, est même essentiel parce que libérateur.
En effet, sous l'impulsion de leurs notes cristallines, une autre dynamique se dégage, plus légère, plus stimulante, et de proximité plus immédiate.
C'est en particulier le cas du banjo, dont Taylor exploite, une fois encore, les richesses harmoniques avec grande subtilité. Non seulement le caractère folklorique de l'instrument facilite, chez l'auditeur, son transfert dans le passé, mais encore, les résonances pétillantes du banjo acoustique, si chaleureuses, si spontanées, contrebalancent-elles la tension rythmique de fond, évitant une dramatisation excessive du récit.
Voilà donc un choix judicieux qui permet à Taylor de se positionner en observateur impartial (précisons néanmoins qu'il possède 1/16è de sang Cherokee et 1/16è de sang Choctaw).
Et pour mieux légitimer sa démarche, il s'alloue les services de Mato Nanji, le guitariste d'Indigenous, issu de la nation Nakota, dont la sentence ''My world is gone.'', tirée d'une discussion backstage, semble être à l'origine de ce nouvel l'album.
Les interventions de Nanji, blues/blues-rock pour la plupart, sont de qualité.
Et l'effet fuzz de sa guitare évoque ces vagues de douleur qui, faute d'endorphines, sourdent d'une brûlure récente (' Blue rain in Africa' , 'Never been to reservation').
A sa manière, le violon se fait lui aussi l'écho d'une détresse, plus éthérée encore.
Au fil de ' Coming with crosses', l'archet d'Anne Harris tisse une rengaine obsédante. Elle prend la forme d'une fugue où tristesse et fatalisme se mêlent pour finalement envahir l'espace.
L'air n'est pas sans rappeler le thème phare du 'Dernier des Mohicans' (cf la scène de poursuite sur la corniche), lui-même inspiré des 'Folies d'Espagne' . (NB : En beaucoup plus accéléré, le riff guitare de 'Green apple' s'en approche également ).
Pour sa part, le cornet de Ron Miles (déjà présent sur l'album 'Contraband' et ici du voyage sur 5 titres) ajoute un relief troublant.
Les ondes vibratoires que sa sourdine diffuse (en particulier, sur 'Hucleberry blues'), restent suspendues, comme en apesanteur. Superbe !
D'une manière générale, chaque thème est soigneusement illustré. Taylor accorde une attention toute particulière au choix des instruments, afin de générer l'atmosphère la plus évocatrice possible, comme, par exemple, l'alliance d'un tambour major, d'un banjo grave et d'un cornet vibrant pour traduire le caractère impitoyable d'une attaque milicienne ( 'Sand creek massacre') . Et c'est réussi!
Il s'attache tout autant à brasser les styles, associant tantôt funk, rock psychédélique et bluegrass ( Lost my horse') , tantôt hip-hop et jazz ('Huckleberry blues'), dans un cocktail où shuffle banjo et cornet vaporeux s'entrelacent. Le résultat est aussi énergisant qu'enivrant !
Il mélange encore folk des Appalaches avec salsa (cf l'hypnotique 'Girl friend's house'), ou bien valse guinguette ('Jae Jae waltz').
Plus loin, c'est au tour d'un riff très 'Mississippi country hill', renforcé par un beat sourd, de venir suggérer les danses natives traditionnelles ('Gangster & Iztatoz chauffer') .
Quelques volutes psychédéliques fusent de Never been to reservation', un rock tendance americana, ou encore de 'Blue rain in Africa', une ballade folk-rock 70's où la symbolique du bison blanc, spécimen rare, et sacré pour de nombreuses tribus, est évoquée. -
Ces jumelages audacieux, parfois insolites, relativisent la notion de temps et de distance. Les époques musicales s'y chevauchent sans complexe. Les styles s'imbriquent avec aisance. Il y a, dans la fantaisie créatrice de Taylor, au demeurant très stimulante pour l'imagination, une volonté presque farouche de s'affranchir du moindre joug. C'est aussi une habile et néanmoins jolie façon de prôner le melting pot culturel.
Et c'est sûrement la raison pour laquelle, hélas, 'The winds comes in' figure l'unique blues de l'album .
Pour ma part, j'aurais volontiers sacrifié une valse pour un supplément de cette facture. D'autant qu'avec son tempo lent et ses vocaux magnétiques, c'est le genre de boogie minimaliste que ne renierait pas JL Hooker. Peu de doutes, en conséquence, qu'il s'agisse-là d'un hommage.
L'album s'achève avec 'Sit across your table', un rock soutenu, enfin porteur d'une lueur d'optimisme. Le texte évoque les joies simples de la vie en couple : l'assurance d'un réveil à deux, la perspective, au retour d'une journée de labeur, d'un dîner en tête à tête...
Conscience est donc prise que, loin des aspirations supérieures, ce sont là des instants de bonheurs tangibles, des repères quotidiens, sources d'équilibre élémentaire, auxquels il fait déjà bon s'accrocher.
Vous l'aurez compris, d'une manière générale, le blues s'inscrit en pointillé. Il passe le plus souvent par un phrasé vocal, une rythmique syncopée ou un riff de guitare.
Et pourtant, que l'on apprécie ou pas ce blues hybride (ou 'trance blues'), Otis Taylor sait à l'évidence élaborer ses mélodies, y imprimer son rythme très personnel, brosser des 'clairs-obscurs' et nous proposer, au final, des odyssées vibrantes d'émotions.
Sa signature musicale n'est d'ailleurs semblable à nulle autre.
Et si la valeur de ses compositions n'est pas toujours égale, Taylor se révèle une fois de plus inventif.
Globalement l'alchimie de cet album fonctionne. Son impact est puissant, le sujet important et le message sans équivoque.
Outre cette nécessaire piqûre de rappel (aussi dérangeante soit-elle), le souffle épique qui s'en dégage embarque l'auditeur.
Enfin, les interventions acoustiques respirent les grands espaces. A leur écoute, on ne peut s'empêcher d'imaginer ces contrées encore sauvages, du temps où la folie des hommes n'avait encore rien perverti, et au sein desquelles rites et coutumes d'une nation libre gardaient encore tous leurs sens...
Personnel :
Otis Taylor/ banjo acoustique & électrique, guitare, guitare slide, mandoline électrique & acoustique, chant
Mato Nanji/ guitare électrique, guitare acoustique, choeurs
Anne Harris/ violon
Ron Miles/ cornet
Todd Edmunds/ basse, tuba
Larry Thomson/ batterie
Brian Juan/orgue
Shawn Starski /guitare
Titres :
01 - My world is gone
02 - Lost my horse
03 - Huckleberry blues
04 - Sand Creek massacre mourning
05 - The wind comes in
06 - Blue rain in Africa
07 - Never been to the reservation
08 - Girl friend's house
09 - Jae Jae waltz
10 - Gangster and Iztatoz chauffer
11 - Coming with crosses
12 - Green apples
13- Sit across your table
Autres extraits :
'Lost my horse'
'Never been to reservation'
'The wind comes in'
Flovia- The voice of Bluesland
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Localisation : Dordogne
Date d'inscription : 19/03/2009
Re: Otis Taylor - 'My world is gone' (2013)
La vache ça c'est de la chronique, si tout ceux qui la lisent ne se jettent pas dessus (sur le CD) j'y comprends plus rien, d'autant que le premier titre proposé est de bonne facture et comme tu dis hypnotique à souhait.
Re: Otis Taylor - 'My world is gone' (2013)
comment résister à l'envie d'acquérir ce CD après une pareille chronique ?
jb28- Chicago Hero
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Age : 68
Localisation : eure & loir
Date d'inscription : 04/07/2008
Re: Otis Taylor - 'My world is gone' (2013)
moi j'ai pas resister (avant meme cette merveilleuse chronique) et je ne regrette pas.
il a vraiment un don pour faire des pieces captivante avec des son tres simple. un style vraiment a part.
moi aussi j'adore le banjo de cet album, sur Jae Jae Waltz par exemple, il te prend au début, capture ton esprit et ne te le rend qu'a la fin. Otis Taylor c'est mieu qu'une sceance d'hypnose...
il a vraiment un don pour faire des pieces captivante avec des son tres simple. un style vraiment a part.
moi aussi j'adore le banjo de cet album, sur Jae Jae Waltz par exemple, il te prend au début, capture ton esprit et ne te le rend qu'a la fin. Otis Taylor c'est mieu qu'une sceance d'hypnose...
miraldo- Fever In The Bayou
- Nombre de messages : 686
Date d'inscription : 17/11/2011
Re: Otis Taylor - 'My world is gone' (2013)
Superbe Chronique Flovia tu sembles avoir pris beaucoup de plaisir à parcourir cet opus et a nous faire partager ton enthousiasme.
Bon j'étais quand à moi resté sur une assez grosse déception avec un de ces albums ou sa fille vocalisait sans trop d'inspiration. Je trouve ca démarche toujours intéressante mais je n'adhère pas toujours à ses mélanges (alors que j'adore ca chez Ry Cooder par exemple).
Son Huckleberry Blues me convainc pas trop on dirait du Temptations des 80's répétitif et moi la transe je l'attends toujours Le deuxième titre est déjà plus intéressant avec un joli climat. Ceci dit j'aime beaucoup sa voix mais depuis White African il me semble s'être perdu dans des projets de partout sans jamais vraiment retrouvé l'intensité que j'avais percu lors de son show au Woodsong Radio Hour.
Il y a des titres sympa comme "Never been to the reservation" mais ca ne m'emporte pas plus que ca Reste ce seul Bluesassez fabuleux qui permet d'entrevoir ce que pourrait être cet artiste avec plus de focus sur ce qui fait sa force une connection immédiatemment reconnaissable avec l'Afrique des Origines. Probablement trop peu pour me donner envie d'acquérir l'album
Bon j'étais quand à moi resté sur une assez grosse déception avec un de ces albums ou sa fille vocalisait sans trop d'inspiration. Je trouve ca démarche toujours intéressante mais je n'adhère pas toujours à ses mélanges (alors que j'adore ca chez Ry Cooder par exemple).
Son Huckleberry Blues me convainc pas trop on dirait du Temptations des 80's répétitif et moi la transe je l'attends toujours Le deuxième titre est déjà plus intéressant avec un joli climat. Ceci dit j'aime beaucoup sa voix mais depuis White African il me semble s'être perdu dans des projets de partout sans jamais vraiment retrouvé l'intensité que j'avais percu lors de son show au Woodsong Radio Hour.
Il y a des titres sympa comme "Never been to the reservation" mais ca ne m'emporte pas plus que ca Reste ce seul Bluesassez fabuleux qui permet d'entrevoir ce que pourrait être cet artiste avec plus de focus sur ce qui fait sa force une connection immédiatemment reconnaissable avec l'Afrique des Origines. Probablement trop peu pour me donner envie d'acquérir l'album
Re: Otis Taylor - 'My world is gone' (2013)
comme d'habitude ta chronique est de la très belle ouvrage, bien plus intéressante que celles de pas mal de magazines. Merci beaucoup pour cela
et comme d'habitude ce n'est guère facile d'appréhender les oeuvres d'Otis Taylor, j'avais eu la même difficulté à la première écoute avec Recapturing the banjo qu'avec les extraits que tu nous proposes.
Mais comme j'avais fini par bien apprécié son opus dédié au banjo, je ne désespère pas que quelques écoutes de ce dernier album puissent me convaincre
et comme d'habitude ce n'est guère facile d'appréhender les oeuvres d'Otis Taylor, j'avais eu la même difficulté à la première écoute avec Recapturing the banjo qu'avec les extraits que tu nous proposes.
Mais comme j'avais fini par bien apprécié son opus dédié au banjo, je ne désespère pas que quelques écoutes de ce dernier album puissent me convaincre
Re: Otis Taylor - 'My world is gone' (2013)
Otis Taylor : plus j'écoute, plus j'aime. Celui-là devrait donc se retrouver dans la CDthèque assez rapidement
Re: Otis Taylor - 'My world is gone' (2013)
Excellente chronique pour un artiste qui ne l'est pas moins.
Il n'est d'ailleurs pas assez médiatisé ni reconnu à mon goût.
Ce dernier album m'a moins emballé que le précédent, Contraband , que je trouve très fort. Cependant cette chronique me donne envie de le réécouter, peut-être plus attentivement.
On peut rappeler aussi qu'Otis Taylor est vraiment un artiste à voir sur scène, c'est quelque chose...
En tout cas, encore bravo et merci pour cette belle page de texte sur un artiste qui vaut le coup.
Il n'est d'ailleurs pas assez médiatisé ni reconnu à mon goût.
Ce dernier album m'a moins emballé que le précédent, Contraband , que je trouve très fort. Cependant cette chronique me donne envie de le réécouter, peut-être plus attentivement.
On peut rappeler aussi qu'Otis Taylor est vraiment un artiste à voir sur scène, c'est quelque chose...
En tout cas, encore bravo et merci pour cette belle page de texte sur un artiste qui vaut le coup.
Loic- Fever In The Bayou
- Nombre de messages : 715
Age : 48
Localisation : Alençon
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Otis Taylor - 'My world is gone' (2013)
C'est moi qui vous remercie pour tous ces retours, les amis ! Mais vous êtes trop gentils !
Oui oui, Loic, 'Contraband' est aussi un bon album. Je dirais que le thème, une autre page méconnue de l'histoire nord et noire américaine dont Taylor a le secret, a peut-être moins retenu mon attention ou suscité ma réflexion que la décimation des natifs - sujet inédit chez Taylor.
Parmi ses derniers, 'Clovis people' était de bonne facture, également.
D'abord merci à toi pour cette critique constructive, Jipes!
Je ne vais pas engager un débat sur qui, de Ry Cooder ou d'Otis Taylor, réussit les meilleurs mélanges, je n'ai d'ailleurs pas l'étoffe pour, et de toutes façons, je ne vois pas grand chose de vraiment comparables entre ces deux artistes. Mais en ce qui me concerne c'est l'inverse, je ne suis pas friande de ceux de Ry Cooder, et tu le sais probablement déjà, ce musicien ne m'a pas transportée depuis fort longtemps, exception faite de sa très fine collaboration avec Ali Farka Touré ('Talking Timbuktu'), comme quoi, les goûts et les couleurs ...
Loin de moi l'intention de défendre, contre vents et marées, Otis Taylor, cependant, comme le souligne si justement Jungle, son univers n'est pas de ceux auxquels l'on accède facilement. Son passage à l'électrification l'ayant rendu peut-être plus complexe encore, s'en imprégner nécessite de fait plusieurs écoutes.
Et malgré cela, il exerce sur moi une espèce de fascination immédiate.
Concernant 'White african', je suis de ton avis, c'est certainement l'album le plus authentique qu'Otis Taylor ait sorti. Qu'il soit très majoritairement acoustique participe à le distinguer du reste de sa disco. A la fois folk, très blues, la pureté des sonorités se prolonge jusque dans son approche 'blue-desert'. C'est aussi mon préféré (avec Recapturing the banjo', qu'évoque également Jungle )
Néanmoins, en s'électrifiant, ses compo ont globalement gardé les mêmes constantes: un recours aux sonorités acoustiques, une plus ou moins forte assise folklorique (blues compris), ainsi qu'une relation avec ses lointaines origines africaines (c'est du moins le constat tiré des six albums que je possède).
La ''connexion immédiatement reconnaissable avec l'Afrique des Origines '' dont tu parles avec tant de pertinence, n'a pourtant jamais totalement pas disparu.
On la retrouve par exemple sur ' Yellow car, yellow dog' , 'Your 10 dollars bill' ou '2 or 3 times' (dans l'album 'Contraband') ; sur 'Young girl down the street' ('Pentatonic war & love songs') ou encore sur 'Looking over your fence' ( 'Definition of a circle'), des boogies pour la plupart, et dont 'Coffee women' ('Clovis people- Vol3' *), quoique traité différemment, est un autre bel exemple.
Depuis 'White african', et toujours d'après ma propre perception, sa puissance d'évocation n'a cessé de grandir, ses talents de sonorisateur s'y sont peaufinés albums après album.
Il a cette faculté particulière de me projeter dans d'autres temps et d'autres lieux. Et je reconnais volontiers que ses ambiances me captivent davantage à chaque parution.
Alors c'est vrai que le sujet évoqué ici, celui des natifs, me tient particulièrement à cœur (la plupart des thèmes qu'il traite sont intéressants, ceci dit), néanmoins, en l'écoutant les images affluent, s'organisent et me propulse au cœur d'une animation, selon un travelling complexe, digne d'un brillant metteur en scène. Disons que je bénéficie sans doute d'une imagination débordante.
Maintenant, je conçois que son parcours musical puisse paraître dispersé, mais au fond, en poussant plus avant l'analyse du personnage (ex-brocanteur, passionné d'antiquité, féru d'Histoire, et musicien métisse), je crois qu'à travers toutes ces explorations, c'est son identité profonde qu'il recherche. Ou plutôt devrais-je dire toute la diversité de ses origines.
Aspiration d'autant plus légitime, pour ne pas dire vitale, que Taylor porte en lui le lourd héritage de l'esclavage.
Selon moi, cette quête de racines identitaires tend à le libérer, au même titre qu'elle nous libère. Comme autant de brèches dans un passé ancestral, toutes ces pistes dégagent de nouveaux horizons. Sa progression est aussi laborieuse que volontaire - le plomb de sa rythmique nous renseigne de façon suffisamment efficace à ce sujet - et pourtant, la spontanéité des sonorités acoustiques la contrebalance. C'est justement cet effet contraste entre densité et légèreté, entre ombres et lumière, frein et liberté de mouvement, qui m'émeut tant chez lui.
J'ai beau faire, je ne puis l'expliquer mieux...
Quant au terme de 'Trance blues', dont Otis Taylor est l'auteur, je le trouve tout comme toi très très excessif.
* Les prestation vocales de Cassie Taylor sur 'Pentatonic...' , ne m'avaient pas emballée non plus. Fort heureusement, à partir de 'Clovis people', elle s'était cantonnée à la basse. Et depuis 'Contraband', elle s'en est allée fonder son propre band...
Oui oui, Loic, 'Contraband' est aussi un bon album. Je dirais que le thème, une autre page méconnue de l'histoire nord et noire américaine dont Taylor a le secret, a peut-être moins retenu mon attention ou suscité ma réflexion que la décimation des natifs - sujet inédit chez Taylor.
Parmi ses derniers, 'Clovis people' était de bonne facture, également.
Jipes a écrit:Superbe Chronique Flovia tu sembles avoir pris beaucoup de plaisir à parcourir cet opus et a nous faire partager ton enthousiasme.
Bon j'étais quand à moi resté sur une assez grosse déception avec un de ces albums ou sa fille vocalisait sans trop d'inspiration. Je trouve ca démarche toujours intéressante mais je n'adhère pas toujours à ses mélanges (alors que j'adore ca chez Ry Cooder par exemple).
Son Huckleberry Blues me convainc pas trop on dirait du Temptations des 80's répétitif et moi la transe je l'attends toujours Le deuxième titre est déjà plus intéressant avec un joli climat. Ceci dit j'aime beaucoup sa voix mais depuis White African il me semble s'être perdu dans des projets de partout sans jamais vraiment retrouvé l'intensité que j'avais percu lors de son show au Woodsong Radio Hour.
Il y a des titres sympa comme "Never been to the reservation" mais ca ne m'emporte pas plus que ca Reste ce seul Bluesassez fabuleux qui permet d'entrevoir ce que pourrait être cet artiste avec plus de focus sur ce qui fait sa force une connection immédiatemment reconnaissable avec l'Afrique des Origines. Probablement trop peu pour me donner envie d'acquérir l'album
D'abord merci à toi pour cette critique constructive, Jipes!
Je ne vais pas engager un débat sur qui, de Ry Cooder ou d'Otis Taylor, réussit les meilleurs mélanges, je n'ai d'ailleurs pas l'étoffe pour, et de toutes façons, je ne vois pas grand chose de vraiment comparables entre ces deux artistes. Mais en ce qui me concerne c'est l'inverse, je ne suis pas friande de ceux de Ry Cooder, et tu le sais probablement déjà, ce musicien ne m'a pas transportée depuis fort longtemps, exception faite de sa très fine collaboration avec Ali Farka Touré ('Talking Timbuktu'), comme quoi, les goûts et les couleurs ...
Loin de moi l'intention de défendre, contre vents et marées, Otis Taylor, cependant, comme le souligne si justement Jungle, son univers n'est pas de ceux auxquels l'on accède facilement. Son passage à l'électrification l'ayant rendu peut-être plus complexe encore, s'en imprégner nécessite de fait plusieurs écoutes.
Et malgré cela, il exerce sur moi une espèce de fascination immédiate.
Concernant 'White african', je suis de ton avis, c'est certainement l'album le plus authentique qu'Otis Taylor ait sorti. Qu'il soit très majoritairement acoustique participe à le distinguer du reste de sa disco. A la fois folk, très blues, la pureté des sonorités se prolonge jusque dans son approche 'blue-desert'. C'est aussi mon préféré (avec Recapturing the banjo', qu'évoque également Jungle )
Néanmoins, en s'électrifiant, ses compo ont globalement gardé les mêmes constantes: un recours aux sonorités acoustiques, une plus ou moins forte assise folklorique (blues compris), ainsi qu'une relation avec ses lointaines origines africaines (c'est du moins le constat tiré des six albums que je possède).
La ''connexion immédiatement reconnaissable avec l'Afrique des Origines '' dont tu parles avec tant de pertinence, n'a pourtant jamais totalement pas disparu.
On la retrouve par exemple sur ' Yellow car, yellow dog' , 'Your 10 dollars bill' ou '2 or 3 times' (dans l'album 'Contraband') ; sur 'Young girl down the street' ('Pentatonic war & love songs') ou encore sur 'Looking over your fence' ( 'Definition of a circle'), des boogies pour la plupart, et dont 'Coffee women' ('Clovis people- Vol3' *), quoique traité différemment, est un autre bel exemple.
Depuis 'White african', et toujours d'après ma propre perception, sa puissance d'évocation n'a cessé de grandir, ses talents de sonorisateur s'y sont peaufinés albums après album.
Il a cette faculté particulière de me projeter dans d'autres temps et d'autres lieux. Et je reconnais volontiers que ses ambiances me captivent davantage à chaque parution.
Alors c'est vrai que le sujet évoqué ici, celui des natifs, me tient particulièrement à cœur (la plupart des thèmes qu'il traite sont intéressants, ceci dit), néanmoins, en l'écoutant les images affluent, s'organisent et me propulse au cœur d'une animation, selon un travelling complexe, digne d'un brillant metteur en scène. Disons que je bénéficie sans doute d'une imagination débordante.
Maintenant, je conçois que son parcours musical puisse paraître dispersé, mais au fond, en poussant plus avant l'analyse du personnage (ex-brocanteur, passionné d'antiquité, féru d'Histoire, et musicien métisse), je crois qu'à travers toutes ces explorations, c'est son identité profonde qu'il recherche. Ou plutôt devrais-je dire toute la diversité de ses origines.
Aspiration d'autant plus légitime, pour ne pas dire vitale, que Taylor porte en lui le lourd héritage de l'esclavage.
Selon moi, cette quête de racines identitaires tend à le libérer, au même titre qu'elle nous libère. Comme autant de brèches dans un passé ancestral, toutes ces pistes dégagent de nouveaux horizons. Sa progression est aussi laborieuse que volontaire - le plomb de sa rythmique nous renseigne de façon suffisamment efficace à ce sujet - et pourtant, la spontanéité des sonorités acoustiques la contrebalance. C'est justement cet effet contraste entre densité et légèreté, entre ombres et lumière, frein et liberté de mouvement, qui m'émeut tant chez lui.
J'ai beau faire, je ne puis l'expliquer mieux...
Quant au terme de 'Trance blues', dont Otis Taylor est l'auteur, je le trouve tout comme toi très très excessif.
* Les prestation vocales de Cassie Taylor sur 'Pentatonic...' , ne m'avaient pas emballée non plus. Fort heureusement, à partir de 'Clovis people', elle s'était cantonnée à la basse. Et depuis 'Contraband', elle s'en est allée fonder son propre band...
Flovia- The voice of Bluesland
- Nombre de messages : 7510
Age : 66
Localisation : Dordogne
Date d'inscription : 19/03/2009
Re: Otis Taylor - 'My world is gone' (2013)
J'ai jamais accroché à Otis Taylor, je ne sais pas trop pourquoi, question de feeling, mais comme je fais assez confiance au goût de Flovia je vais tenter le coup avec ce nouveau CD.
Re: Otis Taylor - 'My world is gone' (2013)
Tout à fait !Jungleland a écrit:comme d'habitude ta chronique est de la très belle ouvrage, bien plus intéressante que celles de pas mal de magazines. Merci beaucoup pour cela
J'aime beaucoup cet album !
Un morceau comme "Huckleberry Blues" hypnotique et groovy à souhait peut tourner en boucle dans ma platine sans problèmes ! Et puis j'aime beaucoup la présence du banjo !
Le morceau "My world is gone" me fait penser à Calvin Russell, clairement un gage de qualité !
Chufere- Delta King
- Nombre de messages : 411
Localisation : Bretagne
Date d'inscription : 22/09/2008
Re: Otis Taylor - 'My world is gone' (2013)
Pfou chapeau cette chronique
j'avais vu Taylor il y a quelques temps et je cherchais un disque pour me le remettre en tête. Le choix a été vite fait, avec un tel article j'ai pas résisté !
Et je ne dirai pas aussi bien que Flovia, mais ce disque fait vraiment "cru", j'adore aussi.
j'avais vu Taylor il y a quelques temps et je cherchais un disque pour me le remettre en tête. Le choix a été vite fait, avec un tel article j'ai pas résisté !
Et je ne dirai pas aussi bien que Flovia, mais ce disque fait vraiment "cru", j'adore aussi.
rondoudou50- Texas Howler
- Nombre de messages : 222
Localisation : 48
Date d'inscription : 29/12/2013
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