Herman E. Johnson

Herman E. Johnson – photographié par Harry Oster (réf: '' Living Country Blues'', p 112).


Herman E. Johnson naquit à Scotlandville (Louisiane), le 18 Août 1909, au sein d'une famille attachée au travail de la terre.

A la différence de ses parents, et de ses frère et sœur, tous membres assidus de la congrégation baptiste, Herman figura très tôt le rebelle de la famille en s'émancipant de ces attaches religieuses.

A partir de 1919, tout travaillant aux champs de coton, il débuta la pratique de la guitare, et commença à composer.
Plus tard, et toujours parallèlement, il se fit embaucher dans une laiterie, puis exerça ensuite divers emplois au niveau de villes de plus grande envergure, comme manutentionnaire sur barges fluviales, ouvrier ferrailleur,  bétonneur sur chantiers de construction,  manipulateur de produits chimiques dans une usine soudière, ou encore tailleur de cannes à sucre durant les mois d'hiver .
Ces pénibles expériences manuelles n'entamèrent paradoxalement jamais son optimisme intrinsèque, mais lui permirent bien au contraire de se forger une certaine philosophie de la vie, comme elles enrichirent tout autant son expression musicale.
De même, avoir baigné dès son plus jeune âge dans une grande piété l'aida à établir une ligne de démarcation entre chants religieux et blues.

Très influencé par la musique de Blind Willie Johnson, il s'évertua à privilégier l'expression guitaristique comme 'chant' à part entière, ou du moins à établir un vrai dialogue chant/guitare, comme le feraient deux partenaires de conversations.
Et à l'instar de son modèle, il recourra souvent à l'usage de son couteau de poche pour slider ses notes.

Découvert par le Docteur Harry Oster, co-fondateur du Louisiana Folkore Society, Herman enregistra à Bâton Rouge, sous sa tutelle ses premières et uniques sessions, entre 1960 & 1961.
Issu de ces enregistrements,  ''Herman E. Johnson - Louisiana Country blues'' (Arhoolie LP 1060 ), son seul album solo, paraîtra en 1972.




On les retrouvera ensuite sur le LP ''Smoky Babe/ Herman E. Johnson – Louisiana Country Blues'' gravé par le même label, en 1996.




Sujet à des ennuis de santé, Herman E Johnson tira sa révérence à la sphère artistique en 1970, pour malheureusement décéder cinq ans plus tard, le 2 Février 1975 à Zachary (La).

A l'égal d'un jeu de guitare raffiné, son timbre de voix grave et profond, allié à un phrasé simple, sans véritable emphase, ne saurait laisser insensible, j'imagine, un amateur de blues...

***Source principale: Notes de Harry Oster figurant au dos du LP ''Herman E. Johnson/ Louisiana country blues'' (1972/Arhoolie records)


Quelques illustrations sonores :

''Motherless child''





'' You don't know my mind''





''I just keeps on wanting you''





''I'm a-looking for my baby''





''She had been drinking''





''Depression blues''

Connaissais pas, merci pour la découverte. Pour l'instant j'ai lu en diagonale, j'y reviendrai pour une lecture attentive, promis.

Je ne connaissais pas non plus, merci donc pour cette bio très détaillée.
Comme je suis fan de guitare slide et de l'oeuvre de Blind Willie Johnson, il faut que je prenne le temps d'aller écouter ça...

merci bien pour cette jolie découverte

même s'il y a pas mal de différences j'y trouve des similitudes avec Smoky Babe :

Ah tu trouves, Didier?  J'apprécie beaucoup Smoky Babe également, mais je ne lui trouve pas vraiment de points communs avec Herman Johnson.
Ils me paraissent tous deux bien différents dans leur façon d'aborder le blues, tant dans le jeu de guitare que vocalement.

Sur ton exemple ('Bad whiskey'), Smoky Babe me rappellerait plus volontiers le jeu acoustique de Big Bill Broonzy, ou même celui de Tommy McClenan sur certains de ses morceaux.

Alors là je vais prendre le risque d'être contre le chef et de l'avis de Flovia (une fois n'est pas coutume, hein... ).
Mais c'est vrai que je ne retrouve pas tellement la délicatesse du knife-slide et la force tranquille du chant de Herman E. Johnson dans la rudesse de Smoky Babe, dont la démarche me fait effectivement plutôt penser à celle de Tommy Mc Clennan, une certaine démesure en moins.

J'avoue que je préfère le style un peu plus rugueux et (faussement) à l'emporte pièce de Tommy et Smokey, mais ce Herman E. Johnson, que je ne connaissais pas, est quand même bien agréable à écouter.

Très jolie découverte Flovia, grand merci pour cette biographie, il y a tellement de bluesman inconnu qui pourtant mérite d'être entendu et là franchement je dois dire que dès les premières notes j'ai été accroché Pour moi qui essaye modestement de faire partager des Spirituals dans le répertoire des SoulHunters je me suis régalé avec sa version de Motherless Child ce dialogue avec la guitare est tellement puissant et ce que je trouve super c'ets que parfois il ne termine pas la phrase en chantant mais qu'il laisse la guitare finir le couplet (vers 3'03)

C'est vraiment super de te retrouver sur le Forum toi et Thierry vous nous avaez beaucoup manqué

pas de souci Phil, je suis susceptible de dire régulièrement des conneries (j'ai réussi sur un autre forum à parler des premiers enregistrements dans le sud ... de John Lee Hooker tellement je pensais fort à Muddy Waters)

c'était juste une idée comme ça, peut être aussi due au fait que je venais d'écouter du Smokey Babe

Moi je le connais, mais pas depuis longtemps j'étais tombé sur lui quand j'avais fait des recherches pour écrire la chro du tribute à Blind Willie Johnson .

Phil cotton color a écrit:
J'avoue que je préfère le style un peu plus rugueux et (faussement) à l'emporte pièce de Tommy et Smokey, mais ce Herman E. Johnson, que je ne connaissais pas, est quand même bien agréable à écouter.  

J'aime également la rudesse dans le blues, Phil. Tu le sais bien, d'ailleurs!...  
Je voue cependant aussi une passion sans mesure pour la guitare acoustique folk, et les notes déliées, cristallines me séduisent toujours autant.  
Je ne résiste pas non plus à une belle voix, même si les timbres rustiques, râpeux ou tranchants et leurs accents déchirants m'attirent eux-aussi.
Les récepteurs sollicités sont certes très différents, mais tant que l'émotion est au rendez-vous, je me sens comblée.

Jipes a écrit:Très jolie découverte Flovia, grand merci pour cette biographie, il y a tellement de bluesman inconnu qui pourtant mérite d'être entendu et là franchement je dois dire que dès les premières notes j'ai été accroché Pour moi qui essaye modestement de faire partager des Spirituals dans le répertoire des SoulHunters je me suis régalé avec sa version de Motherless Child ce dialogue avec la guitare est tellement puissant et ce que je trouve super c'ets que parfois il ne termine pas la phrase en chantant mais qu'il laisse la guitare finir le couplet (vers 3'03)

C'est vraiment super de te retrouver sur le Forum toi et Thierry vous nous avaez beaucoup manqué  

Merci Jean-Pierre, tes mots d'accueil me touchent beaucoup!...    Ceux de nos autres anciens complices tout autant, évidemment.
(Odé est là ? Je ne l'ai pas vu. Et pourtant, je le guette, mon alter ego en blues, l'encyclopédie vivante de ce forum, son pilier central, et ma propre béquille, aussi, parfois...)

Mais pour en revenir au sujet, ah la la, je suis si contente que tu aies remarqué combien la guitare d'Herman Johnson pouvait être expressive!!!      

Jungleland a écrit:pas de souci Phil, je suis susceptible de dire régulièrement des conneries (j'ai réussi sur un autre forum à parler des premiers enregistrements dans le sud ... de John Lee Hooker tellement je pensais fort à Muddy Waters)

Pardon, Didier, je peux pas m'empêcher de rigoler tellement la confusion est d'envergure.  Un brin de fatigue, sans aucun doute!   
Et puis concernant H.E.J., tu as seulement dû subir une influence visuelle, dans la mesure où Smokey Babe & Herman Johnson se partagent la couverture d'une même pochette, album qui doit sûrement faire partie de ta disco.  

Le père OD il est accro à Facebook ! !
C'est là qu'il poste ! ! !

BAYOU a écrit:Le père OD il est accro à Facebook ! !
C'est là qu'il poste  ! ! !

Ooohh!... Alors nous ne risquons pas de converser, ni d'échanger....

BAYOU a écrit:j'étais tombé sur lui quand j'avais fait des recherches pour écrire la chro du tribute à Blind Willie Johnson .

P'tain le pauvre, il a du le sentir passer.

Merci Flo pour cette bio ! Comme beaucoup ici, je suis très heureux de ton retour Au Pays Du Blues, et ça me fait un immense plaisir de découvrir ce bluesman.

Comme Jipes, dès les les premières notes, j'ai accroché ! Son jeu de guitare, sa voix, ça me va impecc' ! Je ne suis pas assez pointu, assez érudit, pour trouver des similitudes avec d'autres bluesmen, je me contente donc de l'émotion que me procure cette musique.

Je me suis plusieurs fois collé à l'exercice de la bio, mais depuis un moment je ne trouve plus de bluesmen ou women qui ne soient pas déjà présent ici (faut dire que le forum commence à être sacrément bien fourni !), toi tu y arrives encore, bravo !

C'est gentil, Dom. Merci!
Contente que tu aies apprécié toi-aussi H.E. Johnson.

Les bluesmen à ''biographier'' ne manquent encore pas tant.
Bien souvent, le plus difficile est d'arriver à rassembler assez d'éléments à leur sujet pour pouvoir rédiger un papier, même modeste, ainsi que suffisamment d'illustrations sonores, sans être contraint de les transférer soi-même sur la toile.   (Enfin, tu sais de quoi il retourne...)