Ferré Grignard

La lecture du sommaire d’un vieux « Rock & Folk » dans un autre sujet m’a soudain remis en mémoire un chanteur aujourd’hui complètement oublié mais que, sans être un de mes favoris, j’aimais bien à l’époque.  

Il s’agit de Ferré Grignard, un belge anarchiste au look beatnick qui a eu sa période de relatif succès dans les années 60, avant de sombrer peu à peu dans l’anonymat et de mourir dans la misère en 1982 à 43 ans d’un cancer de la gorge.  

Si je vous le présente aujourd’hui, c’est non seulement pour rendre un petit hommage à un artiste oublié, mais aussi parce que son œuvre est ancrée dans la musique américaine post war et a quand quelque chose à voir avec celle que nous aimons. Alors vous n’allez pas entendre un génie plus ou moins méconnu, mais un très sincère artisan, bon auteur-compositeur-chanteur, avec son talent et ses limites.  

Ferré grignard n’était absolument pas étranger au Blues. Il en a même enregistré plusieurs de facture roots, bien dans la lettre et l’esprit, comme « Chully chully mister fries » ou « cool it baby » (ce dernier pas toujours très en place d’ailleurs…). Mais les morceaux qui ont fait sa notoriété sont plutôt dans une veine Folky avec souvent des paroles engagées, comme on pouvait l’être à l’époque (« Ring ring I've got to sing », « We want war ») parfois dans le prolongement artistique direct de Bob Dylan («She’s gone »), mais évidemment deux coudées en dessous.  

Le dernier morceau (« My crucified Jesus ») a une petite histoire puisque Grignard attaqua Johnny Hallyday en plagiat pour sa chanson « Cheveux longs et idées courtes ». Les ressemblances musicales entre les deux morceaux sont évidentes, mais pourtant Ferré fut débouté au motif que lui-même avait puisé sa musique dans un « traditionnel » américain. Bon… Comme à la fois Ferré et Johnny avaient signé la musique de leur nom…     Eternel et souvent insoluble problème des « plagiats »…