Joueur de Blues

Bonjour

Guitariste depuis presque toujours, je découvre ce forum.
Un petit film vaut mieux que d'inutiles diatribes écrites.



A bientôt pour de nouvelles aventures...

J.B.

J.B.

bievenu au forum et respect ! tu touches du bois !

Tiens un collègue Alsacien bien connu Bienvenu parmi nous Joël

Hey Jo.
Bienvenue et surtout, n'oublie pas de mettre quelques diatribes bien senties !
Y en a qui apprécient aussi ce genre de choses.

Merci pour l'accueil.
Même si je ne suis pas Alsacien, la région est plutôt agréable à la belle saison.
Belle saison où je suis en Bretagne, chez moi, entre Locronan et Quimper...



My Monday Morning - Pour le fun -
Des diatribes  bientôt avec quelques anecdotes amusantes...

Sois le bienvenu à bord

Jo

Bienvenue ds les tuyaux d'ici, Mr Guitar!

Bienvenue collègue finistèrien!!

J'habite près de Quimper!   

welcome

Bonjour

Voilà un peu de diatribe. Un texte que j'ai écrit il y a quelques années.
Un texte que j'ai publié sur quelques forums "spécialisés" sympathiques.
Suite à une expérience avec un "garagiste" qui se prétendait "Luthier".
Tout est vrai, authentique et vécu. Je préserve toutefois son anonymat.



Rencontre avec un luthier du troisième type

Sur une de mes guitares, je désire faire installer un système électro-acoustique. Après quelques recherches sur le Web, je découvre le système AER. Après comparaisons virtuelles, après lecture des avis sur divers forums, après échanges avec des guitaristes ayant choisi le même principe, j'opte pour cette formule. Rassuré.

Sur cette guitare, "Custom Shop", au prix neuf de 3 300 euros, en 2004, je désire faire installer le système de la façon la plus invisible possible.

Une magnifique guitare en palissandre Indien "Master-grade", dont la table en Engelman "Master-Grade" est incrustée sur les bords et autour de la rosace d'un superbe filet d'abalone bleuté Paua. Une touche et un chevalet d'un ébène noir du Gabon de toute beauté.

Le système que j'ai choisi ne nécessite aucune défonce de l'éclisse. Un capteur piezzo placé sous le sillet en ivoire fossilisé et un micro à condensateur dans la caisse. Un principe de réglage "volume-tonalité" collé près de la rosace. Un préampli-pile collé à côté du renfort du talon, également à l'intérieur de la guitare. Rien qui n'impose autre chose qu'une simple installation. Sans modification de la lutherie.

Le patron du magasin de musique de la région, où je séjournais à l'époque, pour des raisons professionnelles, m'indique le luthier avec lequel il travaille. Je prends donc rendez-vous après avoir acquis le système. J'arrive chez le luthier par un froid après-midi de décembre. Ce dernier m'a assuré au téléphone que je pouvais rester pendant l'installation qui ne durerait pas plus de deux heures, au grand maximum.

J'arrive dans le sous-sol de sa maison, là où se trouve son atelier. Je suis immédiatement frappé par les choses les plus invraisemblables que cet artisan posséde dans un incroyable amoncellement de pièces d'instruments, plus hétéroclites les uns que les autres. Sur une table, un vieil accordéon désossé. Sur un bout de cette même table un saxophone posé sur une guitare basse sans cordes et sans mécaniques. Là, contre le mur un clavier de piano électrique. Sur l'autre table un corps de LesPaul dont pendent des fils, des potentiomètres. Les micros pendent lamentablement dans le vide. Serré dans un étau, un manche de Fender Stratocaster période CBS. Je suis défavorablement intrigué...

Je n'ai pas du tout le sentiment d'être chez un luthier mais plutôt l'impression d'être chez un garagiste...

Le Monsieur me serre la main. Vêtu d'un pantalon de grosse toile barré de plusieurs fermetures "éclairs" en métal, d'un gilet ouvert dont la grosse fermeture en métal pend sur sa cuisse. Chaussé de grosses chaussures dont les lacets passent dans des boucles en métal, le quidam est plutôt jovial. Une persistante odeur de cigarette m'indispose rapidement et considérablement. Aux murs, de vieux posters de musiciens des années soixante-dix terminent de donner au lieu un aspect plutôt insolite, voire "suspect".

Le monsieur s'empare de l'étui qu'il pose sur l'établi. En sortant la guitare comme si c'était une vulgaire bûche, il me dit < Voilà la bête ! >. Immédiatement, je réponds : < Non , voilà la guitare ! >. En regardant à l'intérieur de l'instrument, la fermeture en métal de son gilet cogne à plusieurs reprises contre le magnifique palissandre. J'avale ma salive de travers...

Il pose la guitare sur une couverture douteuse qui a dû servir à nombreux pique-niques. Puis à l'aide d'une dévisseuse à piles, il démonte les cordes. Les gestes de ce luthier ont la délicatesse d'un lutteur Ukrainien. Essayant de sortir le sillet en ivoire fossilisé de l'entaille du chevalet, tirant comme une brute, sans résultat, le bougre s'empare d'une vieille pince rouillée. Il bloque les mâchoires de l'outil préhistorique sur l'os et, avec la douceur délicate d'un équarisseur Russe, arrache le sillet en poussant un <.Ahhhhhhh ! >. Il rajoute avec un clin d'œil : < Ces truc-là, c'est toujours la merde à enlever ! > J'avale ma salive.

Se saisissant de la guitare comme le ferait un boucher d'un quartier de bœuf , le "luthier" pose la tête du manche sur sa chaussure droite. Rappelons qu'il est chaussé de ces anciennes godasses de montagne des années soixante, en cuir, avec cousu Norvégien et boucles en métal pour serrer les lacets. De très bonne qualité. Sans doute des Vandramini ! Mon sang ne fait qu'un tour...

Avec la même pince rouillée il se met à arracher l'attache courroie, en bel ébène noir, incrustée d'une pointe d'abalone. Avec la délicatesse d'un dentiste de la Waffen SS, sur un champs de bataille, opérant entre deux coups de canon et sans anesthésie. Il prononce ces mots inoubliables : < J'espère qu'ils n'ont pas collé cette saloperie ! >, juste avant que le pauvre morceau de bois noir ne se retrouve entre les mâchoires de la pince. Conan le barbare regardant avec un sourire carnassier ce petit morceau d'ébène qui ne lui avait rien fait. Je transpire...

Puis, s'emparant d'une sorte de tire-bouchon, il en enfonce la pointe crantée dans le trou. Le manche au sol, l'inquisiteur appuit comme un dément, tout en tournant, afin d'agrandir le trou. Il y a une série de craquements. Ç'en est trop ! Je cris : < stop ! >.

Me saisissant de ma guitare, j'attrape le sillet, les chevilles et l'attache courroie, je fourre le tout dans l'étui. Je ferme ce dernier et m'en vais sans même saluer le bourreau. Ce dernier se précipite dans la rue en m'invectivant : < Oh ça fait quand même trente euros de main-d'œuvre, ça fait trois quart d'heure de boulot ! >. Je claque la porte de la voiture au nez du dangereux psychopathe, faisant démarrer la voiture, je quitte cet endroit de fou...

Heureusement le patron du magasin après m'avoir présenté ses excuses me propose de remettre la guitare dans son état initial. Le "Luthier" avait rayé le beau palissandre à plusieurs endroits. La tranche de la tête présentait des rayures. A l'aide d'un outil électrique, sur lequel j'ai fixé un disque à polir, de la pâte à polir déposée sur les endroits blessés, je fais disparaître toutes les traces laissées par "l'éxécuteur".

J'ai sans doute rencontré un descendant de Gilles de Rais (Barbe Bleue)...

C'est une fois de retour à Paris qu'un sympathique luthier, (de convenance certes, mais compétent), fit un travail remarquable dans le petit atelier du fond de son magasin. Il connaissait son boulot...

Tous droits réservés - - 2013 -



Passons maintenant à quelques minutes récréatives sur la guitare concernée...



Bonne découvertes...

En voilà une histoire ! Finalement tu n'as jamais pu savoir si c'était vraiment un luthier?
Chapeau pour tes morceaux , quel picking ! C'est propre et très régulier , super !
Tu connais le guitariste acoustique Bert Jansch?

Rémiblues a écrit:En voilà une histoire ! Finalement tu n'as jamais pu savoir si c'était vraiment un luthier?
Chapeau pour tes morceaux , quel picking ! C'est propre et très régulier , super !
Tu connais le guitariste acoustique Bert Jansch?

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Il y a tant d'individus qui se prétendent luthiers parce qu'ils savent changer des mécaniques.
Bien évidemment ce "garagiste" fait partie de toute cette légion de charlatans de la guitare.

Ma première rencontre avec Bert Jansch remonte à 1974, lorsque j'écumais les "Festival Folks".
Nous étions dans les années soixante dix, tout était beaucoup plus simple. Ça jouait beaucoup.
Il jouait sur sa sublime Yamaha FG 1500 qu'il m'a fait essayer. J'en voulais immédiatement une.
A l'époque je jouais sur une Martin D-18 pas du tout adaptée pour le Finger-Picking. Médiocre.

La seconde fois que je l'ai rencontré c'était en Bretagne, chez moi, près de Quimper. C'était en 1976.
A l'époque j'assurais des premières parties pour Marcel Dadi. Il y avait du "beau monde" ce soir là.
J'y ai rencontré le guitariste Stefan Grossmann et surtout l'immense John James, superbe guitariste.
C'était un autre temps. C'était une autre époque. Hélas, se profilaient déjà les médiocres années 80.

Durant des années où j'étais concertiste, je travaillais chaque jour quatre heures. C'est un minimum.
Lorsqu'on affronte un public, le soir, il n'y a pas de place pour l'approximation ou encore l'à peu près.
Il faut donc se maintenir au top. Je jouais partout. Dans les hôtels, dans les trains, les salles d'attentes.
Aujourd'hui, peintre d'Art, je travaille encore ma guitare deux heures chaque jour. Y compris le dimanche.

Beaucoup de gens croient que la musique est une sorte de don du ciel. Une espèce de cadeau divin.
Hors, ce n'est rien d'autre qu'une énorme quantité de travail en solitaire. Il n'y a pas d'autres secrets.
Gammes. Répétitions incessantes d'une phrase musicale jusqu'à la maîtrise totale et absolue. Volonté.
Comme j'ai toujours été hyper sportif, il m'a suffi d'appliquer les principes de l'entraînement à la guitare.



N'étant nullement cantonné au Finger Picking j'excelle dans le jeu au médiator.
Ici dans le style Boogie-Woogie. Mais je peux tout jouer. A condition que j'aime.
Rien ne m'ennuie davantage que de reproduire ou encore de copier les autres.
Je suis compositeur. Ce sont donc toujours mes compositions. Et déposées - -

Tout est travaillé. Inlassablement. Et consigné sur partition. Je n'improvise jamais sur vidéo.



Ici sur mon autre modèle LL36 "Custom Shop" 2004 de chez Yamaha - Hamamatsu Japan -

Merci pour ce beau témoignage . C'est humble de ta part de dire que tu travailles beaucoup avant la vidéo , j'adore ce que tu fais , vraiment !

De Grossman j'ai un bouquin de lui ou il a transcrit en partition des morceaux de Bert Jansch , John Renbourn et Davey Graham . Top !
Qui est ton guitariste acoustic favoris ?

Rémiblues a écrit:De Grossman j'ai un bouquin de lui ou il a transcrit en partition des morceaux de Bert Jansch , John Renbourn et Davey Graham . Top !
Qui est ton guitariste acoustic favoris ?

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Je n'ai pas réellement de guitaristes favoris. Que ce soit acoustique ou électrique.
Je suis musicien avant d'être guitariste. C'est donc selon une émotion musicale.
Je peux être enchanté par l'écoute d'Antonio Lauro et ses valses vénézuéliennes.
Tout comme je peux être charmé par une interprétation acoustique de Chet Atkins.

Lorsque j'écoute de la musique, c'est le plus souvent Wolfgang Amadeus Mozart.
Lorsque j'étais enfant, j'aimais écouter ma maman concertiste travailler le piano.
J'ai donc été bercé par la musique de Mozart avant même de venir au monde.
Le Blues est arrivé telle une "commotion" à 12 ans avec les Rolling Stones. Si !

C'était en 1965 avec "The Last Time". J'avais 12 ans. Ce fut une vraie "commotion".
Grâce à ce groupe, j'ai très vite découvert Muddy Water, Howlin Wolf ou Son house.
Je suis allé directement aux racines du truc grâce au groupe Canned Heat en 1968.
S'en sont suivis Snooks Eaglin, Robert Johnson, Big Bill Bronzy ou John Lee Hooker.

Autant dire qu'un "D'jeune" passionné de Blues, en ces années 60, c'était suspect.
Ce qui m'a permis d'assurer toutes les soirées musiques au lycée et "d'emballer".
Les filles n'étaient pas insensibles au Blues de ce D'jeune qui le jouait plutôt bien.
J'avoue en avoir souvent abusé, en parfait bluesman d'ailleurs et avec récidives...

C'était une autre époque. Moins de gens, les "30 glorieuses", le plein emploi. La joie.
Tout était beaucoup plus simple. Il régnait partout de l'optimisme, de l'enthousiasme.
Je ne suis pas nostalgique de tout cela. Le passé appartient au passé. Bon souvenirs.
Pourtant je reste convaincu que le Blues reste un idiome universelle toujours unique.





Un autre pour la route, (On the road again)

D'acco d'ac , de bonnes inspirations quand même

Joueur de Blues, joli parcours autodidacte

C'est vrai qu'elle sonne bien la Yamaha

Techniquement irréprochable, du feeling, de l’originalite... que peut demander de plus l’amateur de blues ? Vraiment bien !

Joël

Cool Joël, tu écris aussi bien que tu joues.

Jo Guitar a écrit:

Bonjour

Voilà un peu de diatribe. Un texte que j'ai écrit il y a quelques années.
Un texte que j'ai publié sur quelques forums "spécialisés" sympathiques.
Suite à une expérience avec un "garagiste" qui se prétendait "Luthier".
Tout est vrai, authentique et vécu. Je préserve toutefois son anonymat.



Rencontre avec un luthier du troisième type

Tu as du faire la rencontre de Aël le Lutheron :

Merci à tous les intervenants pour vos appréciations qui me touchent.
Je dois tout de même révéler ici ma passion première et qui m'anime.



Je peins selon les préceptes des anciens Maîtres Hollandais du XVIIème.
D'une certaine manière, chaque toile que je créé est un nouveau Blues.

Comme pour mes compositions musicales, ce sont là toujours mes créations.
Aujourd'hui, avec Internet, la musique et la peinture sont accessibles à tous.
Tout comme l'écriture d'ailleurs qui constitue également une voie de créations.
Amusons nous à partager ici et ailleurs tout ce qui nous anime, nous passionne.

Quelques vues sur ma galerie d'Art et que je n'exploite qu'en juillet et août.
En fond une de mes compositions. Extraite d'un de mes CD publié en 1998.
Summer Waltz - - 1998 -

OOk ... Ben dis donc , chapeau !