Long John Hunter

John T. Hunter Jr. nait à Ringold, Louisiane, le 13 juillet 1931. Il passe ensuite son enfance et son adolescence en Arkansas et au Texas.

Jusque vers ses 22 ans il se montre relativement indifférent à la musique et à son petit monde. Un soir, dans sa bonne ville de Beaumont au Texas, tout va changer radicalement. Avec quelques amis il se rend au Raven Club où doit se produire un certain BB King. Le jeune Hunter est très impressionné par l’accueil que le public réserve au King, en particulier par la frénésie féminine et, bien entendu, par la prestation musicale elle même.

Ni une, ni deux, dès l’ouverture le lendemain matin Hunter est là devant un magasin de musique et acquiert une guitare. Bien qu’il n’ait jamais touché à quelconque instrument auparavant il est totalement déterminé à devenir comme BB King. Le fait est qu’en quelques semaines il a formé un groupe et développé son style : un mélange stylé de blues vibrant couplé avec un jeu de guitare tranchant. Moins d'un an après Hunter passe en vedette au Raven Club, sur la même scène où King lui avait donné la vocation.

Sa réputation galope dans les vastes plaines du Texas et parvient à Houston, où Don Robey de Duke Records (label de Bobby Bland et de Junior Parker) lui fait enregistrer son premier single “Crazy Baby / She Used To Be My Woman”, en 1954. Le disque ne cassera pas la baraque mais il éveille cependant suffisamment d’intérêt pour lui permettre de vivre décemment de sa musique. En 1955 Hunter s’installe à Houston pour capitaliser sa petite renommée naissante. Il joue avec Little Milton, Johnny Copeland et d’autres musiciens cotés. Deux ans après il part plus à l’ouest, à El Paso. Il franchit la frontière et trouve à se produire au Lobby Bar à Juarez au Mexique. Il y officiera durant treize années. Pendant sept nuits par semaine Long John Hunter et son groupe jouent dans un contexte haut en couleur, voire dangereux. Face à des soldats, des petites frappes, des touristes venus s’encanailler, des belles de nuits, des cow boys forts en gueule, le tout mélangé avec une consommation d’alcool sans modération, on peut s’imaginer que les prestations ne devaient pas être tristes à assumer. Pourtant Long John acquiert le respect de ce public de durs et même son adulation.

Sa renommée finit par franchir la frontière et c’est retour vers la case Texas. De 1961 à 1963 Long John enregistre pour le label Yucca (ces réalisation seront rééditées par le label hollandais Double Trouble en 1986). Bien que tous ces enregistrements soient bien reçus localement, Hunter reste fidèle à Juarez et au Lobby Bar, se satisfaisant du titre de “Roi de Blues de Juarez et du Texas Occidental”. Mais toutes les belles histoires ont une fin et le Lobby Bar finit par fermer. Hunter passe ensuite quelques années à El Paso et commence à tourner dans le circuit du blues du Texas occidental.

En 1985 il enregistre un album pour le label Boss avant de s’établir à Odessa, toujours au Texas, en 1987. 1993 voit Hunter entreprendre une tournée, “Ride With Me,” où il est pour la première fois confronté à des assistances plus que conséquentes. Parallèlement critiques et revues musicales le couvrent d’éloges.

Son heure est enfin venue pour une reconnaissance nationale et même au delà. Long John va se produire au Festival de Bues de Chicago, au Festival Culturel de San Antonio, au Festival de Blues de Long Beach ainsi que sur les scènes européennes. Grâce et à lui et à la réédition de ses disques le blues du Texas occidental déborde ses frontières originelles ravissant ses auditeurs.

En 2009 c'est un Long John toujours d'attaque qui nous délivre un excellent "Looking for a Party", démontrant que le blues conserve et conserve bien.

Discographie sélective :


"Border Town Legend"


"Swinging from the Rafters"


"Lone Star Shootout"


"One Foot in Texas"


"Ride with Me"


"Looking for a Party"

Oh oh!! J'ignorais totalement qu'il avait roulé sa bosse à ce point, côté mexicain, ça devait être chaud effectivement!
Pis, seulement fait connaissance avec Long John, voici peu, avec le dernier Looking for a party dont j'ai apprécié les langueurs texanes , donc enthousiaste pour explorer plus avant sa disco!

Merci pour cet intéressant éclairage, Devil's!

Merci Dame Flovia

Pour la suite de ton exploration je me permet de te conseiller "Lone Star Shootout" où le père Hunter officie avec les lascars Brooks et Walker. Ca devrait ravir tes oreilles.

Devil's Slide a écrit:Merci Dame Flovia

Pour la suite de ton exploration je me permet de te conseiller "Lone Star Shootout" où le père Hunter officie avec les lascars Brooks et Walker. Ca devrait ravir tes oreilles.

Un chef-d'oeuvre enjoué & jouissif de blues/rock texan !

Devil's Slide a écrit:
Sa renommée finit par franchir la frontière et c’est retour vers la case Texas. De 1961 à 1963 Long John enregistre pour le label Yucca (ces réalisation seront rééditées par le label hollandais Double Trouble en 1986).

introuvables malheureusement ces rééditions. C'est dommage parce qu'on ne trouve pas de traces de ses enregistrements avant la période moderne

Devil's Slide a écrit:Merci Dame Flovia

Pour la suite de ton exploration je me permet de te conseiller "Lone Star Shootout" où le père Hunter officie avec les lascars Brooks et Walker. Ca devrait ravir tes oreilles.

Noté sur mes tablettes, 'ci, Devil's !

Jungleland a écrit:

Devil's Slide a écrit:
Sa renommée finit par franchir la frontière et c’est retour vers la case Texas. De 1961 à 1963 Long John enregistre pour le label Yucca (ces réalisation seront rééditées par le label hollandais Double Trouble en 1986).

introuvables malheureusement ces rééditions. C'est dommage parce qu'on ne trouve pas de traces de ses enregistrements avant la période moderne

Que nenni Jungle ! Jette donc un oeil sur le lien suivant. L'album "Oh Wee Pretty Baby" est une compile de sa période 61-63.

http://www.cduniverse.com/search/xx/music/artist/Hunter,%20Long%20John/a/Long%20John%20Hunter.htm

ah ok j'avais bien vu cette compil mais comme il n'y avait pas d'indications je pensais que c'était plus récent

Un vraie pépite de blues/rock texan "emmenée" par 3 compères & complices qui se font plaisir en nous faisant plaisir. Il suffit de voir le visuel de la pocket pour imaginer le contenu des "15 carats bleutés" ni plus ni moins. En special guest, un 4ème lascar : Ervin Charles qui se hissent à leur niveau.
Opus essentiel dans leur carrière respective !


"Lone Star Shootout"

PS : j'écoute ce joyau texan depuis 1999 avec un plaisir à chaque fois renouvelé.

Approbation totale des propos ci-dessus.

Ce cd dégage une telle énergie positive qu'il devrait être remboursé par la Sécu.