61 HIGHWAY - La Route du Blues - Octobre 2010

'Rci les gars

C'est l' sujet et l'auditoire qui m'porte...

Je voudrai ouvrir une petite parenthèse . Ca vaut ce que ca vaut .Je suis venu m'interesser de pres au Blues, certe par gout de la musique mais parce que je gratte plus dans le registre mouvement ouvrier aux US .Les américains sont parvenu à nous vendre " l'American Way of life" comme la panacée .Ce qui m'a toujours fait douter comme le paradis Marxiste ( je n'ai pas que des amis)
Au fait donc : Les tombes de noirs avec un parpaing comme stelle on les retrouve dans les photos de Dorotea Lange prises vers 1930 :Donc la condition n 'a pas changé ! .Ca me fait drole de la part d'un pays dont les laudateurs célèbrent la liberté .
Je crois mais ne suis pas sur de l'auteur : Claude levi Strauss:" On mesure la valeur d'une civilisation au respect qu'elle porte a ses morts et au soin qu'elle prend dans les funerailles ."
j'i fais lourd et pateux suis désolé mais depuis quelques jours ca me travaillait.

Pas besoin de t'excuser Fred, mon voyage en Californie m'a amené aux mêmes conclusions concernant cette Amérique à deux vitesses De nos jours ce ne sont plus seulement les minorités qui sont confrontés à la misère mais même certains middle class blancs crise des subprimes oblige

CHAPITRE 18 : MEMPHIS, TENNESSEE DOWNTOWN…

(Vidéo complète : 13 mn 46 s)

La route qui dessert les quartiers de Memphis est un genre de voie express (jusqu’à 2 x 8 voies !) avec des sorties simples, doubles ou triples , et des 2 côtés ( sortie a droite ou à gauche !)
En plus les rues aux USA peuvent avoir le même nom , mais avec la lettre N,S,E, ou W (nord, est,etc), mais aussi « n » comme « new » !
Autant dire que si il te manque la précieuse lettre, t’es mal barré !

Temps pourri à Memphis, hôtel calme…

Ici plein de connards blancs pourris de blé racistes et belliqueux , ou des centaines de pauvres erres noirs, et blancs…Dans la rue .

La vue de ces derniers m’a mis comme un énorme coup de poing dans le bide, en croisant leurs regards .

L’insécurité est palpable, le pire étant de passer à pied devant les groupes de homless, réunis dans certaines rues de la ville : jusqu'à 20 ou 30 désespérés qui cessent toute conversation à ton passage et te regardent comme si tu étais un poulet rôti qui marche (comme dans les Tex Avery !), tu te dis que s’ ils bougent, t’as aucune chance…
Le Yo touriste en a croisé tout un groupe , il a mis son matos sous le bras (je vous rappelle : 2 cams, 1 bridge ) et il a serré très fort sa lame dans sa poche …
Une de mes forces (débile mais efficace ) dans ces moments là, c’est d’agir comme quelqu’un qui n’a rien à perdre , mais eux n’ont VRAIMENT plus rien à perdre …
J’en ai vu un piquer un mug rempli de sachets de sucre en poudre, laissé négligemment sur une table en terrasse ; je l’ai vu quelques dizaines de mètres plus loin, sous un porche, vider avidement les sachets un à un direct dans son gosier…

Les seuls coups que j’ai vraiment pris par tous ces pauvres diables dans ce trip étaient au cœur…

En marchant de ma place de parking jusqu’ au centre de Memphis, j’avais la fameuse chanson de Marc Cohn en tête , mieux que ça, je la vivait , et j’envisageait déjà de l’incruster dans mon film …C’est pas un Blues, mais ça l’a fait grave, pour moi …

Depuis que je sui rentré, je l’ai reprise à la gratte , en arpége à la classique avec mon propre arrangement (à 3 francs les 10) ma fille de 13 ans déboule pour faire les chœurs Gospel dés que je l’entonne !


« Walking in memphis... I was walking with my feet-ten and feet off the Beale,

walking in Memphis... But do I really feel the way I feel ?..”



« Je marche dans Memphis…Je marche à deux pas de Beale,

Je marche dans Memphis… Mais est-ce que je ressens vraiment ce que je ressens ?.. »


Aller, je copie-colle une traduction du Web, comme un gros fainéant … (Je les trouve toujours un peu trop littérales) :

J'ai mis mes chaussures de daim bleues
Et j'ai embarqué dans l'avion
Je me suis posé dans le pays du Delta Blues
Au milieu d'une pluie torrentielle,
WC Handy ne me méprise pas
Oui, j'ai pris un billet en première classe,
Mais je suis aussi triste qu'un gars peut l'être

Alors j'erre dans Memphis
J'erre à deux pas de Beale
J'erre dans Memphis
Mais est-ce que je ressens vraiment ce que je ressens

J'ai vu le fantôme d'Elvis
Sur l'Union Avenue
Je l'ai suivi jusqu'aux portes de Graceland
Je l'ai alors vu rentrer
La sécurité ne l'a pas vu
Il ne font que roder autour de sa tombe
Mais il y a une petite chose
Qui attend le King
Dans la Jungle Room

[Refrain]

Il y a du poisson-chat sur la table,
Il y a du gospel dans l'air
Et le révérend Green sera heureux de te voir
(Même) lorsque tu n'as pas de prière
Mais, fils, tu as une prière à Memphis

Maintenant Muriel joue du piano
Tous les vendredi à l'Hollywood
Et ils m'ont emmené lui rendre visite
Et ils m'ont demandé si je ferais
Un petit morceau
Et j'ai chanté avec toutes mes tripes
Et elle m'a dit :
"Dis-moi es-tu chrétien, petit ? "
Et je lui ai répondu "ce soir je le suis madame ! "

[Refrain]

J'ai mis mes chaussures de daim bleues
Et j'ai embarqué dans l'avion
Je me suis posé dans le pays du Delta Blues
Au milieu d'une pluie torrentielle
Je me suis posé dans le pays du Delta Blues
Au milieu d'une pluie torrentielle

Le voyage touche à sa fin, plus que 2 chapitres...

Je vais essayer de ne pas être mélo, profitons encore du moment présent.

« Bienvenue à l’arrêt aux porcs de Memphis, 13 mn d’arrêt, nous vous informons que l’arrière de l’appareil ne dessert pas les villes de Nashville, Indianapolis et Chicago »

« prochain arrêt :Beale Street, armement des toboggans, pincez au portes… »

Fred Sorgue a écrit:

Je voudrai ouvrir une petite parenthèse . Ca vaut ce que ca vaut .Je suis venu m'interesser de pres au Blues, certe par gout de la musique mais parce que je gratte plus dans le registre mouvement ouvrier aux US .Les américains sont parvenu à nous vendre " l'American Way of life" comme la panacée .Ce qui m'a toujours fait douter comme le paradis Marxiste ( je n'ai pas que des amis)
Au fait donc : Les tombes de noirs avec un parpaing comme stelle on les retrouve dans les photos de Dorotea Lange prises vers 1930 :Donc la condition n 'a pas changé ! .Ca me fait drole de la part d'un pays dont les laudateurs célèbrent la liberté .
Je crois mais ne suis pas sur de l'auteur : Claude levi Strauss:" On mesure la valeur d'une civilisation au respect qu'elle porte a ses morts et au soin qu'elle prend dans les funerailles ."
j'i fais lourd et pateux suis désolé mais depuis quelques jours ca me travaillait.

Tu sais Fred, j’ai été scotché du fossé qui existe encore entre noirs et blancs , malgré la symbolique élection d’Obama !

Les blanc sont en général très religieux, dans le sens austères, et prosélytiques.
Ils sont belliqueux , plus riches que nous en moyenne , bien moins cultivés , absolument pas ouverts au monde et pensent que la vie se résume à l’image que tu donnes de toi …
Ils boivent les conneries que leur racontent leurs politiciens (surtout les républicains).
Ils sont persuadés d’avoir raison envers et contre tout et se prennent toujours pour la 1ére puissance mondiale (même si c’est encore vrai ça ne l’est plus pour longtemps, j’en fais le Pari).

En bref, un énorme tas de merde dangereusement explosif dans la boite crânienne, et un détonateur ou une gâchette à la place du cœur…





Quant aux afros, ils sont : ou très religieux dans le sens uniquement spirituel , intérieur, ils t’emmerdent pas avec ça…(pas d’prob pour moi …)

Ou athés ;certains, pensent que la religion est une béquille , (un déambulateur aux USA ! ) pour psychisme fragile…

(j’agrée ! )

Ou enfin pour les plus jeunes, anti-religieux pensent que si Dieu existe, c’est vraiment une crevure ! (j’ai agréé dans le passé avant de me rendre compte que haïr « Dieu », c’est avant tout reconnaître son existence ! )

Ils sont plutôt lucides sur l’âme humaine ( ils en on assez faits les frais ), ils sont également lucides sur le fait que leur pays barre en couille ! Ils doutent fortement ( donc raisonnablement) de ce que leur racontent leurs politiciens !

La crise a accéléré notoirement le processus, mais tout, TOUT là bas est « made in China » :

Les fringues , les marshmallows , les apple-pies , les chapeau de cow boy , les grattes , les pompes , etc…

ALLUCINANT !!



Bien sûr, ce sont là des généralités inspirées de ma propre expérience, avec mon propre vécu …

J'ai dit vécu , pas "vé, cul!"

Ah bon...Ca va mieux...



Par contre, j’en ai été désolé , tous ont le même objectif dans la vie :


« To make money ! »

Dans la rubrique : « le coin des fétichistes », quelques uns de souvenirs glanés que j’ai scanné…

Encore plus fort !(au niveau fétichisme ): des cailloux, des brindilles, des plantes, des feuilles mortes des 3 tombes de RJ, et en bonus, un brin des « cottonfields »



Désolé pour le trait tout pourri

CHAPITRE19 : MEMPHIS, BEALE STREET (Vidéo complète : 7 MN 16s)


Je me suis déjà exprimé sur Beale Str plus haut dans ce sujet.

Là il n’y a personne, d’habitude c’est noir de monde (surtout la nuit); là il est 10h, dimanche matin, incroyable pour moi de voir que l’on peut déjà commander à manger et qu’il y a du live (et du bon !) dans certains club !!

Beaucoup de Blues électrique, c’est pour cette raison que j’ai illustré avec le « red house » d’Hendrix.

Douche écossaise au retour à l’hôtel…Ce qui s’appelle être en immersion !

Un p’tit tour la nuit, sur « Shaft », dommage que je n’avais pas le filtres camera pour faire des traînées de lumières, comme les pros !

La liasse sur la table ne fait que quelques Dollars (c’est des billets de 1$) !

Après la totale déconnexion, on se tient petit à petit au courant des nouvelles en France.

CHAPITRE 20 : THE END (Vidéo compléte : 2 mn 49 s)

“Voilà, c’est fini” , comme dit le chanteur qui vend des articles pour le 1er age!

Des adieux à la Titine désuets, qui méritent bien les violons.

Attente interminable à l’aéroport de Memphis …Le cœur battant, pressé de retrouver bientôt mes

femmes …

Un p’tit plaisir, l’image que je veux garder pour quand j’ s ’rai vieux : ma gratte, mon shack et moi , au fin-fond du delta du Mississippi…



L’ai-je rêvé ? Non ; je reluque régulièrement le tas de souvenirs que j’ai ramené, y compris mon film…



Vous m’avez donné l’occasion de refaire le voyage en pensée , et de le partager avec des gens que ça intéresse , vous avez flatté mon ego par vos compliments ; ça fait du bien car j’ en ai chié des heures et des nuits pour le réaliser (même si au départ, c’est un souvenir pour moi, une explication de ma démarche pour mes proches et j’espère un petit doc sur le Delta Blues pour le quidam…)

Vous m’ avez remercié de nombreuse fois…

A moi de vous adresser un grand MERCI pour votre acuité !

Je n’ai qu’un envie, c’est d’y retourner !

Un loto peut-être ?

« L’ Espoir fait vivre »



J’allais oublier !! les Etats Unis !!

On m’a tellement demandé mes impressions…

Et en dehors de ce forum je ne suis jamais autant rentré dans les détails, je résume généralement en une phrase :

« Ce qui est mieux est bien mieux , et ce qui est pire est bien pire ! »



PS , A NOUVEAU INTERMINABLE , MAIS POSITIF :

Le Blues, c’est ma religion, et j’ hésite pas à faire du prosélytisme !Mais quand je faisait écouter du House, Patton ou McDowell à un néophyte en lui disant que c’est ça ,le Blues, j’ai souvent entendu « ça fait toujours boing boing comme ça ? » Ou bien « on dirait que c’est toujours la même chanson ! » , pas la peine de devenir vulgaire !L’ erreur vient de celui qui plonge directement le dit néophyte dans le summum du pure jus !Ils sont pas prêts !

Une de mes fiertés, pas la moindre, c’est quand tu demandes à ma fille de 12 ans (13 en février) ce qu’elle écoute en ce moment :

du Hannah Montana, du Son House (dead letter Blues), du Mika et du Robert Johnson (com’on in my kitchen) !!!!!

Comment est-ce possible ?

Ce sont les versions de Chris Thomas King, qui a des putains d’arrangements qui entrent dans toutes les oreilles, même toutes neuves, et qui par là contribue à amener des tas de gens au Blues, tout doucement, sans brusquer…

Dans notre grand et petit monde du Blues, on est souvent tourné vers le passé ; normal, ça nous évoque tellement de morceaux merveilleux, mais je voulais finir sur une note positive et tournée vers l’avenir, ma fille aînée à un pied dedans, et je sais qu’elle finira par faire trempette, et pourquoi pas s’immerger totalement dans ce feeling si chaud à la fois âpre et doux à notre cœur…

LE BLUES

Yo a écrit:CHAPITRE19 : MEMPHIS, BEALE STREET (Vidéo complète : 7 MN 16s)

Aïe vidéo bloquée dans votre pays pour cause de WMG ????????

Probléme contourné , voir le lien en bas de la vidéo ...

Yo a écrit:Probléme contourné , voir le lien en bas de la vidéo ...

OK Super Yo merci beaucoup

Eh bien le voyage est donc terminé, et pour la nième fois je veux te remercier de l'avoir partagé avec nous, au moyen de tes images et ton montage (sacré boulot !) tes talents de conteur et surtout ta sensibilité et ton humanité.

Yo a écrit:

J’allais oublier !! les Etats Unis !!

On m’a tellement demandé mes impressions…

Et en dehors de ce forum je ne suis jamais autant rentré dans les détails, je résume généralement en une phrase :

« Ce qui est mieux est bien mieux , et ce qui est pire est bien pire ! »

Belle définition que je ferai volontiers mienne. Le problème est évidemment que c'est un tout que l'on ne peut que prendre ou jeter entièrement, de même d'ailleurs que celui de nos "vieux" états européens, dans la mesure où on voudrait y vivre ! Même si sur le papier ce serait la société idéale, on ne peut malheureusement pas piquer ce qui est super de ce côté de l'atlantique et de l'autre en rejetant ce qui ne va pas !

Yo a écrit:Le Blues, c’est ma religion, et j’ hésite pas à faire du prosélytisme !Mais quand je faisait écouter du House, Patton ou McDowell à un néophyte en lui disant que c’est ça ,le Blues, j’ai souvent entendu « ça fait toujours boing boing comme ça ? » Ou bien « on dirait que c’est toujours la même chanson ! » , pas la peine de devenir vulgaire !L’ erreur vient de celui qui plonge directement le dit néophyte dans le summum du pure jus !Ils sont pas prêts !

Entièrement d'accord. J'ai eu exactement les mêmes expériences... Par culture ou habitudes, l'oreille et l'esprit se forgent peu à peu des critères de goûts (surtout à partir de l'adolescence) et il est pratiquement impossible après d'apprécier directement des choses trop différentes. Celà demande une initiation et du temps.

Yo a écrit:Une de mes fiertés, pas la moindre, c’est quand tu demandes à ma fille de 12 ans (13 en février) ce qu’elle écoute en ce moment :

du Hannah Montana, du Son House (dead letter Blues), du Mika et du Robert Johnson (com’on in my kitchen) !!!!!

Comment est-ce possible ?

Ce sont les versions de Chris Thomas King, qui a des putains d’arrangements qui entrent dans toutes les oreilles, même toutes neuves, et qui par là contribue à amener des tas de gens au Blues, tout doucement, sans brusquer…

Dans notre grand et petit monde du Blues, on est souvent tourné vers le passé ; normal, ça nous évoque tellement de morceaux merveilleux, mais je voulais finir sur une note positive et tournée vers l’avenir, ma fille aînée à un pied dedans, et je sais qu’elle finira par faire trempette, et pourquoi pas s’immerger totalement dans ce feeling si chaud à la fois âpre et doux à notre cœur…

LE BLUES

Je crois que de toutes façons sur le fond "c'est gagné" pour ta fille, puisqu'elle aura baigné toute son enfance dans le Blues et qu'elle en aura eu une initiation "naturelle". Bon, celà ne l'empêchera peut être pas de renier tout ça dans les années qui viennent, rien que pour "faire chier son père", réflexe habituel et naturel des adolescents... J'ai moi même deux filles et ça n'a pas loupé pour la première qui aujourd'hui à 22 ans est revenue au Blues, et c'est en plein pour la seconde (17 ans) qui joue de la batterie et qui rejette depuis 2 ans avec une moue dédaigneuse tout ce qui s'apparente au Blues.
Je souffre...

Yo a écrit:Probléme contourné , voir le lien en bas de la vidéo ...

T'as pas tenté ce truc :



Ou passer sur daylimotion.

@+

j'ai au moins 3 chapitres de retard, faut que je me regarde ça tranquillement cette semaine

Un grand merci à Sergio88 !

VIDEO A PRESENT VISIBLE ; sur le post original !

Pour ma part, Yo, je ne l’avais pas fait avant, alors grand merci à toi pour toutes ces chouettes images!

Pour ton mode narratif, très agréable à l’oreille et pour tes commentaires écrits, différents, plus impliqués, en complément!

C’était un bien joli voyage que ce sympathique road-movie à épisodes, vraiment intéressant à découvrir par le biais de ta lorgnette!

Et le partage généreux!


Ensuite, je crois volontiers que tu y aies passé du temps!

Ceux qui ont ce même goût du partage en live savent combien c’est souvent long et laborieux de transmettre ainsi à autrui des instants de son propre vécu.
Il n’y a pas que les images, qui à elles seules vous déjà occupent un bon moment.
Il y a les mots à ajouter, et là, la tâche est plus délicate! D’une part parce que leur choix t’implique intimement. De l’autre, un ressenti est toujours difficile à décrire.
Et qu’en outre, une maladresse dans les termes peut facilement prêter à confusion.

Mais personnellement, j’aime cette façon toute particulière de donner un peu de soi.

Aussi, bravo pour cette belle forme d’altruisme!



Maintenant, seul regret global, me concernant, c’est de n’avoir pas eu le bonheur de quelques prestations live à regarder, quelques rencontres avec d’anciens blacks (bluesmen ou non, d'ailleurs, peu importe...) à dévorer.

Moui, je sais que tu ne t’appelles pas Alan Lomax, pour avoir pu bénéficié d’un tel privilège, ni William Ferris pour avoir pu apprécié leur hospitalité (témoignage d’un autre temps, désormais révolu...). Et que le peu qu’il reste d’entre eux n’est rien moins facile à dénicher, et probablement à aborder, enfin pour des anonymes lambda tels que nous!…

Néanmoins, quelques belles bribes de blues en direct des divers juke-joints de Clarksdale (par ex.), eussent suffi à mon complet bonheur.

Tu n’as pas pu filmer longuement ou bien n’as-tu pas voulu

A moins que ton but, en relatant ce périple, n’ait été d’ordre plus volontairement initiatique que démonstratif?
Cette quête des sources du blues revêt, il est vrai, une forme hautement symbolique.
J’y ai vu, au passage, une jolie métaphore en filigrane: la recherche de soi dans une démarche solitaire authentique. ( )


Et puis, juste une parenthèse encore, pour terminer: le concept des ‘shack up inns’

Il n’a pas manqué de me laisse songeuse...

De cette proposition de logements ‘pittoresques’, toute exaltante qu’elle puisse paraître au prime abord, émane une singulière notion de mercantilisme poussé à outrance, aussi audacieuse que déroutante.
Parce que donner aux touristes la possibilité de se fondre dans l’ambiance typique du blues d’autrefois, jusqu’à investir les habitats mêmes des anciens métayers du cru, me semble presque un nouveau camouflet à la communauté noire. Un de plus!

L’idée me gêne infiniment, curiosité et attrait compris.
Même si certains blacks marchent à fond dans la combine, essor du pays oblige!

Et j’imagine qu’à visiter ces shacks, et a fortiori y demeurer, l’on doit se sentir un brin mal à l’aise, malgré tout, non?
Comme si, quelque part, l’on s’immisçait dans l’intimité passée d’un humble foyer, sans y avoir été convié…
La misère a toujours eu l’ultime fierté de masquer, autant que faire se peut, sa souffrance, et j’en arrive à me demander ce que les ex-occupants penseraient d’une telle reconversion de leur modeste logis?

De plus, l’empreinte des personnes qui y ont vécu, qui s’y sont succédés, doit être aussi palpable que dans tous les vieux logements de la terre entière, il y reste des fragments
de vies, comme un reliquat d’âmes qui imprègnerait les lieux.

Les as-tu senties, ces empreintes diffuses, Yo?


Le fait que tout un pan douloureux d’histoire (lié aux conditions d’existence du peuple afro-américain) s’y rattache, me rendrait pratiquement insoutenable d’y poser mes pénates.

Tout y parle, la vétusté du logement, sa précarité fonctionnelle, et personnellement, en regardant cela par le biais de ta caméra, je me suis dite: " Combien de mains lasses ont ouvert cette porte, ou poli ce placard à l’usage? Combien d’enfants entassés ont ici gémi d’avoir le ventre ballonné de ces fayots ingurgités, combien d’êtres y ont caché leur désespoir?"

Aussi ces images ne m’évoquent pas seulement le porche mythique sur les marches desquelles certains anciens ont pu lancé leur moan à la lune, ce serait une vision tronquée, et ô combien illusoire!

Ne te méprends cependant pas: j’aime le blues. Sans limite!

Mais je songe que l’atmosphère globale du Sud reste décidément trop lourde de son passé. Trop pesante pour en apprécier totalement les hauts sites sans songer à ce qui les a engendrés…

Ce même parcours, j’ai ardemment désiré l’emprunter autrefois, pour mes 18 ans, lorsque je me suis rendue pour la première fois aux Etats-Unis, toute auréolée de ma jeune passion pour le blues, sac au dos, et flanquée de mon frangin.
Il englobait au départ cette quête similaire des racines du blues, et également celle de la musique cajun. Quelle impatience j'avais des rencontres qui en découleraient!

Sauf qu'à l'époque, la branche Est américaine de notre famille nous en avait alors fortement dissuadés, sitôt touché le sol américain.
A grand renfort d’arguments irréfutables (peu ou prou semblables à ceux que tu as évoqués au fil de ton pèlerinage - aléas du hitch hiking, des Greyhounds et du camping sauvage en sus), aussi avions-nous finalement abandonné ce projet, le cœur lourd me concernant, pour une exploration plus safe du Nord-Est.

Mais à bien y réfléchir, j’aurais eu moins d’états d’âme à m’y lancer jadis qu’aujourd’hui, légèreté morale ou insouciance de la jeunesse, sans doute?

Maintenant, outre que la mentalité ricaine m’a très vite et depuis fort longtemps déçue, d’autres aspirations ont graduellement investi la place. Et elles m’ont fait réaliser que ce rêve-là n’était plus si essentiel.

Il n’empêche qu’à l’égal de tous ici, j’ai suivi pas à pas ton périple, avec beaucoup d’intérêt!


Et encore mille mercis à toi de nous l’avoir offert!!!


PS : je m’en vais de suite regarder l’avant-dernier épisode, puisque je viens de m'apercevoir que tu avais contourné la censure ...

Et au plaisir de continuer à te lire, Yo!

Bon c'est fini, la vidéo de Memphis se termine sur Christophe Barbier, chacun son truc hein. Sinon pas grand monde dans les rues j'ai remarqué, peut être normal dans un pays où ce lui qui arbore des armes n'a pas besoin de port d'armes (sic) ou zob comme on veut.
On a beaucoup roulé, j'ai même vu des passages où je me suis demandé si c'est pas moi qui les avais filmé. sauf que là ça tournait vraiment pas beaucoup, du coup tu ne t'es jamais endormi ? pas d'accident ?
Bon au moins t'as ramené des cailloux du coton et des brindilles. Et une guitare hola pas oublier la gratte.
Ca a été sympa de ta part de nous faire partager ta passion et je sais pas pour les autres mais moi je prendrais bien un camping car et zou..................

ça y est j'ai tout visionné

un grand merci à toi de nous avoir fait partager ce voyage, je me suis régalé, je n'en ai pas perdu une miette

Jungleland a écrit:j'ai au moins 3 chapitres de retard, faut que je me regarde ça tranquillement cette semaine

Pareil, complètement à la ramassse en terme de visionnage

Hé ben je te dis MERCI pour tout !
Ce fut un réel plaisir de te suivre sur cette route du Blues, tu as su nous faire partager tes impressions avec beaucoup de simplicité et de sincérité.
Et puis quel boulot pour mettre tout ça en image avec la musique qui va bien au bon moment.

Un grand bravo et chapeau bas Mr YO!

PS: Je sais pas si tu en à causé mais avec quoi tu as filmé...?
Tu pouvais pas avoir une plus grande image..?

@ Flovia: Il y à un smiley qui coince à la fin de ta phrase: " Et encore mille mercis à toi de nous l’avoir offert!!!"

Il ralenti beaucoup l'affichage de la page...

Ca y est tout visionné !

Très belle pérégrination "à tes côtés" en 20 étapes (trop courtes !), sur la mythique highway
Pérégrination "narrée roots" ce qui rend les vidéos encore plus authentiques, plus près du terrain du sol ricain en somme, malgré les nombreux miles qui nous séparent.

Au fait, Yo une question ! Tu n'as pas rencontré ou vu de bluesmen connus ?

PS : good job Yo & thanx

Phil Cotton Color a dit:
Je crois que de toutes façons sur le fond "c'est gagné" pour ta fille, puisqu'elle aura baigné toute son enfance dans le Blues et qu'elle en aura eu une initiation "naturelle". Bon, celà ne l'empêchera peut être pas de renier tout ça dans les années qui viennent, rien que pour "faire chier son père", réflexe habituel et naturel des adolescents... J'ai moi même deux filles et ça n'a pas loupé pour la première qui aujourd'hui à 22 ans est revenue au Blues, et c'est en plein pour la seconde (17 ans) qui joue de la batterie et qui rejette depuis 2 ans avec une moue dédaigneuse tout ce qui s'apparente au Blues.
Je souffre...

Je compatie Phil…

J'ai un retard énorme!...J'en suis qu'au chapitre 5

Flovia a écrit:

Néanmoins, quelques belles bribes de blues en direct des divers juke-joints de Clarksdale (par ex.), eussent suffi à mon complet bonheur.

Tu n’as pas pu filmer longuement ou bien n’as-tu pas voulu ?

Comme je l’ai décrit, il y avait plusieurs Yo pendant ce trip :

-le Yo touriste qui filme et photographie tout ce qu’il peut (La journée)
-Et le Yo fan de Delta Blues (la nuit)

En aucun cas je n’ai mélangé les genres, d’abord pour ma propre sécurité (ne pas éveiller la convoitise avec tout ce matos la nuit ), puis sil était hors de question de ne pas rapporter un souvenir visuel (le jour ).
Il est aussi hors de question que le Yo fan de Blues entre dans les jukes et autres clubs déguisé en touriste ! (L’accueil n’ aurait pas été le même ), et enfin le Blues est pour moi avant tout une question de feeling, de ressenti, et le viseur est un filtre, tu sais le type qui filme le train qui arrive, et qui finit par se le prendre dans la tronche …

Flovia a également écrit:

Et puis, juste une parenthèse encore, pour terminer: le concept des ‘shack up inns’

Il n’a pas manqué de me laisse songeuse...

De cette proposition de logements ‘pittoresques’, toute exaltante qu’elle puisse paraître au prime abord, émane une singulière notion de mercantilisme poussé à outrance, aussi audacieuse que déroutante.
Parce que donner aux touristes la possibilité de se fondre dans l’ambiance typique du blues d’autrefois, jusqu’à investir les habitats mêmes des anciens métayers du cru, me semble presque un nouveau camouflet à la communauté noire. Un de plus!

L’idée me gêne infiniment, curiosité et attrait compris.
Même si certains blacks marchent à fond dans la combine, essor du pays oblige!

Et j’imagine qu’à visiter ces shacks, et a fortiori y demeurer, l’on doit se sentir un brin mal à l’aise, malgré tout, non?
Comme si, quelque part, l’on s’immisçait dans l’intimité passée d’un humble foyer, sans y avoir été convié…
La misère a toujours eu l’ultime fierté de masquer, autant que faire se peut, sa souffrance, et j’en arrive à me demander ce que les ex-occupants penseraient d’une telle reconversion de leur modeste logis?

De plus, l’empreinte des personnes qui y ont vécu, qui s’y sont succédés, doit être aussi palpable que dans tous les vieux logements de la terre entière, il y reste des fragments
de vies, comme un reliquat d’âmes qui imprègnerait les lieux.

Les as-tu senties, ces empreintes diffuses, Yo?


Le fait que tout un pan douloureux d’histoire (lié aux conditions d’existence du peuple afro-américain) s’y rattache, me rendrait pratiquement insoutenable d’y poser mes pénates.

Tout y parle, la vétusté du logement, sa précarité fonctionnelle, et personnellement, en regardant cela par le biais de ta caméra, je me suis dite: " Combien de mains lasses ont ouvert cette porte, ou poli ce placard à l’usage? Combien d’enfants entassés ont ici gémi d’avoir le ventre ballonné de ces fayots ingurgités, combien d’êtres y ont caché leur désespoir?"

Aussi ces images ne m’évoquent pas seulement le porche mythique sur les marches desquelles certains anciens ont pu lancé leur moan à la lune, ce serait une vision tronquée, et ô combien illusoire!

Ne te méprends cependant pas: j’aime le blues. Sans limite!

Mais je songe que l’atmosphère globale du Sud reste décidément trop lourde de son passé. Trop pesante pour en apprécier totalement les hauts sites sans songer à ce qui les a engendrés…

Ce même parcours, j’ai ardemment désiré l’emprunter autrefois, pour mes 18 ans, lorsque je me suis rendue pour la première fois aux Etats-Unis, toute auréolée de ma jeune passion pour le blues, sac au dos, et flanquée de mon frangin.
Il englobait au départ cette quête similaire des racines du blues, et également celle de la musique cajun. Quelle impatience j'avais des rencontres qui en découleraient!

Sauf qu'à l'époque, la branche Est américaine de notre famille nous en avait alors fortement dissuadés, sitôt touché le sol américain.
A grand renfort d’arguments irréfutables (peu ou prou semblables à ceux que tu as évoqués au fil de ton pèlerinage - aléas du hitch hiking, des Greyhounds et du camping sauvage en sus), aussi avions-nous finalement abandonné ce projet, le cœur lourd me concernant, pour une exploration plus safe du Nord-Est.

Mais à bien y réfléchir, j’aurais eu moins d’états d’âme à m’y lancer jadis qu’aujourd’hui, légèreté morale ou insouciance de la jeunesse, sans doute?

Maintenant, outre que la mentalité ricaine m’a très vite et depuis fort longtemps déçue, d’autres aspirations ont graduellement investi la place. Et elles m’ont fait réaliser que ce rêve-là n’était plus si essentiel.

Je me suis sans doute mal exprimé : en aucun cas le Shack up inn est composé d’authentiques habitations d’esclaves , il aurait été impossible pour moi d’y foutre un orteil , c’est juste un lieu extrêmement calme, amical , absolument dédié au Blues, avec un côté « roots southern » (que tu sois dehors, dans ta chambre, tes chiottes ou ta douche, tout est fait pour que tu saches que tu es dans le Mississippi, berceau du Blues, c’est pas plus que ça… ) vas voir le site, tu en sauras plus…

Non mais t’imagines un tel endroit ?! Ta vision de l’humanité est à l’échelle de la mienne !

Un Disneyland sur le thème de l’esclavage …

La shoah ?

Le tout regroupé dans un même parc à thème : « l’homme est un loup pour l’homme »

Je suis également intéressé par l’histoire des droits civiques des noirs américains, j’ ai été très déçu : aucun des jeunes afros (et quelques moins jeunes) avec qui j’ai discuté ne sait qui est Rosa Parks !

Sauf T.M et Matthias (2 Européens fans de Blues) , avec qui j’ai eu respectivement de longues conversations sur ce sujet cher à nous trois…
Je ne sais pas quelle conclusion en tirer, mais c’est ainsi…
Les 2 gars avaient commencé par Memphis, pas moi…

Je vais te faire une vraie confidence :

Ma priorité N°1 à Memphis, était de traîner à Beale Str.
La N°2 était la visite du Lorraine Motel.
T.M et Mattias l’avaient visité et me l’ont décrit avec émotion.

Je me suis trouvé plein d’excuses pour louper cette visite pendant mes 2 jours ½ à Memphis, (il tombe des cordes, ça doit être fermé à cette heure-ci…).

Toute cette misère, ce chaos le long du trip, ces injustices que j’ai pris en pleine gueule…

Je n’y suis pas allé …

Je dois avouer que je ne m’en suis pas senti la force…



Alors si les shacks étaient ce que tu crois qu’ils sont, je m’ y serai sûrement arrêté quand même…

Pour y foutre le feu !!


PS : Je tiens à te remercier pour la sensibilité, et la profondeur de ton commentaire.